«Jamais la situation au sein du parti n’a été aussi délétère que sous l’ère Belkhadem»
«C’est sous la gestion de Belkhadem que le vent de la prévarication, du favoritisme, de la corruption et de l’exclusion des vrais militants a failli emporter le parti.»
En lui reprochant de délivrer des messages «biscornus» à travers ses multiples sorties médiatiques, les redresseurs du FLN battent en brèche les «insinuations» de l’ex-secrétaire général déchu du parti. Ces messages, estiment-ils, sont «distillés pour abuser et tromper et les militants et l’opinion publique». Dans un communiqué du bureau politique issu de la sixième session du comité central, présidé par Ahmed Boumehdi, les adversaires de M. Belkhadem rappellent que «jamais la situation au sein du parti n’a été aussi délétère que sous l’ère Belkhadem». Divisé et sous l’effet d’une gestion des plus dégradantes aussi bien sur le plan éthique, moral que militant, le FLN a failli disparaître. Avant d’ajouter que «c’est à l’aune de cette période des plus pires que le FLN a connu la violation des statuts, du règlement intérieur et la ligne du parti», déplorent-ils encore. «Pas seulement, l’intérêt et l’ambition personnels démesurés ont primé alors sur toute autre considération, encore moins l’intérêt du parti», indiquent les rédacteurs du communiqué. «C’est sous la gestion de Belkhadem que le vent de la prévarication, du favoritisme, de la corruption et de l’exclusion des vrais militants du parti a failli emporter le parti», est-il également consigné dans ce document. Autant de pratiques qui à leurs yeux «n’honorent pas celui qui a été à la tête du parti de la majorité ayant amorcé sous sa férule sa véritable descente aux enfers». En tous cas, les redresseurs préfèrent un parti sans tête qu’un FLN avec une direction malade et atteinte du cancer le menant droit à sa perte et sa lente désagrégation. De ce fait, est-il indiqué «il est inutile à Belkhadem de se lamenter contre le sort du FLN qui n’a que trop bien fait de se débarrasser de lui pour le remettre sur rails». Si dans la logique de Belkhadem, l’homme du consensus est une chimère ou une utopie, en revanche, les rédacteurs du communiqué affirment que l’homme du consensus existe bel et bien. L’ex-secrétaire général a-t-il enfin oublié que ce consensus a été réalisé en deux fois et il y est encore autour du président du parti, Abdelaziz Bouteflika? «Belkhadem lui-même a été plébiscité par la totalité des membres du comité central lors de son intronisation à la tête du parti au lendemain du 9e congrès du parti. Mais hélas, ce dernier a trahi la confiance placée en lui à telle enseigne qu’il s’est mis à dos tous les cadres et les militants du parti» peut-on également lire. Etant démasqué, Abdelaziz Belkhadem est qualifié d’un «chargé de mission de destruction du FLN». Ces graves accusations ne s’arrêtent pas là. La corruption, le régionalisme, l’abus d’autorité et notamment l’utilisation du parti pour ses propres intérêts depuis 2005 sont également mis sur la liste des griefs retenus contre Belkhadem. «Il est derrière la faillite du parti, et c’est à cause de lui que le FLN est malheureusement devenu le symbole de la «chkara» et de la corruption», ajoutent les redresseurs. Concernant la question de la succession, ces derniers lui signifient qu’il est hors de question que Belkhadem, chassé par la fenêtre, revienne par la porte. Aucune réconciliation n’est envisageable ou plausible avec Belkhadem hors course, disent-ils. Belkhadem qui se prend pour ce qu’il n’est pas: le dépositaire de conscience du parti, se goure lourdement, car l’âme et le coeur du parti sont, bien entendu, son comité central. Enfin, les redresseurs réitèrent que «la mission du bureau politique du FLN a pris fin avec le départ de Belkhadem».