Le successeur d’Abdelaziz Belkhadem à la tête du Front de libération nationale (FLN) n’est toujours pas connu. Les animateurs du mouvement de redressement et d’authenticité, à leur tête Abdelkarim Abada, n’avancent aucun nom et se contentent de dire que la personne qui remplacera Belkhadem «doit être plébiscitée» et «faire consensus des cadres et militants du parti».
Lors d’une rencontre tenue hier à Draria, les redresseurs se sont contentés d’énumérer les conditions que le futur secrétaire général du parti doit remplir. «Il doit être un homme honnête, sans antécédent, compétent, politicien, consacre les principes du parti, un homme de consensus, libre de toute engagement, capable de prendre une décision, et œuvre pour l’unité du parti», a indiqué M. Abada, sans citer aucun candidat qui puisse répondre à ces critères. Concernant le devenir du mouvement de redressement, le conférencier a affirmé que «le redressement est un mouvement de militants.
Il sera maintenu et reste actif pour lutter contre toute forme de corruption et de dérives», a-t-il ajouté. «Nous ne sommes pas un parti de l’opposition ou un mouvement parallèle au parti pour disparaître», a dit M. Abada. «Notre mission s’achèvera lorsque le parti retrouvera sa stabilité en assurant l’unité de ses militants et l’organisation de ses structures organiques conformément au règlement intérieur».
Dans le même contexte, il rappelle que «le mouvement de redressement a atteint son objectif avec la destitution de Belkhadem» et indique que «le mouvement n’a aucun problème de personne mais s’oppose à des comportements et des agissements irresponsables visant à marginaliser les véritables militants du parti et porter ainsi préjudice au parti», a-t-il dit.
Pour lui, «Belkhadem n’a pas respecté les textes fondamentaux du parti et s’est mis à remplacer la composante humaine du parti par des gens étrangers lesquels œuvreront à des intérêts personnels et non partisans». «Nous ne sommes pas contre les personnes et encore moins contre les militants mais contre les agissements irresponsables», a-t-il dit.
Il rappelle que «jamais un secretaire du FLN n’a connu une issue similaire à celle qu’a connu Belkhadem». «Nous ne sommes pas un mouvement parallèle pour disparaître. Nous avons entamé le mouvement depuis longtemps et procédé à la destitution de Belkhadem, devenu un obstacle qu’il fallait éliminer», a soutenu pour sa part, Abderrachid Boukarzaza, pour qui «ce mouvement continue son œuvre non pas comme étant un courant parallèle ou pour le règlement de comptes. Nous restons pour assurer la stabilité du parti».
«Nous n’allons pas quitter le parti jusqu’à s’assurer que le futur secrétaire général le rendra à ses véritables fondements et rendra justice à tous les militants», a dit de son côté El Hadi Khaldi, sénateur, qui met en garde les militants «contre les manœuvres tentées par les proches de Belkhadem pour prolonger la crise à l’intérieur du parti».
M. Abada estime que la priorité de l’heure consiste en «la restructuration des structures de base du FLN, l’unification des rangs et la participation dans les grands chantiers du pays comme la révision de la Constitution, les présidentielles de 2014 et les prochaines échéances électorales».
Nouria Bourihane