Le Rassemblement national démocratique (RND) ne se remettra pas de sitôt de la grave crise qui le secoue depuis la démission de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, en janvier dernier.
Et pour cause, près de sept mois après, la situation est toujours la même sinon pire. A présent, les choses se corsent et les parties conflictuelles se dessinent clairement.
Les redresseurs dirigés par l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum ne cachent plus leur mécontentement de la gestion des affaires du parti par le SG intérimaire qui n’est autre que le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah.
Ce dernier est accusé de « rouler » pour le désormais ex-SG du RND en consolidant le rôle et la place des pro-Ouyahia dans toutes les instances dirigeantes du parti, notamment dans la commission chargée de préparer le 4ème congrès du parti prévu en décembre prochain.
Un congrès justement qui revêt une importance capitale, en ce sens qu’il verra un nouveau patron à la tête du RND, mais qui fait peser en revanche des menaces réelles, car les redresseurs ne comptent pas se laisser faire et semblent déterminés à jouer les trouble-fêtes.
Ils reprochent notamment la mainmise de Bensalah, dans les préparatifs des congrès régionaux en prévision des assises nationales et la démarche adoptée pour le « recrutement » des différents coordinateurs qui, dit-on, sont triés au volet. « La démarche est biaisée dès lors que les coordinateurs de wilaya sont les mêmes qu’à l’époque d’Ouyahia.
Il aurait été plus judicieux et surtout plus juste d’opérer d’abord des changements dans l’encadrement régional et local avant d’engager ce processus », déplorent des voix de redresseurs menaçant de là même de maintenir la pression jusqu’à la destitution de Bensalah. « Au fil des jours, il nous donne encore la confirmation qu’il travaille pour que rien ne change.
D’ailleurs, il continue de s’entourer des anciens collaborateurs d’Ahmed Ouyahia (…) Maintenir des gens décriés ne va pas faciliter le rassemblement. Au contraire. Bensalah, par sa passivité, est en train d’exacerber les tensions », relève-t-on encore, tout en précisant que sur une liste de 217 membres de la commission nationale chargée de préparer le congrès, seulement une vingtaine de redresseurs y figure.
Ce faisant, la colère est à son paroxysme parmi les rangs des redresseurs. Ils envisagent ainsi, toutes les pistes et éventualités afin d’éviter la tenue des congrès régionaux, dans une tentative de s’imposer, encore une fois, et peser sur les décisions futures du RND.
Qualifiant d’ » inacceptable » l’attitude d’Abdelkader Bensalah, le mouvement de redressement semble prêt à toutes les tentatives de réappropriation des rênes du parti. « Soit il change de politique, soit on le change », explique-t-on, allusion faite à l’attitude du SG par intérim, dans une menace à peine déguisée, de lui retirer la confiance dans les prochaines semaines.
Ce n’est pas si évident, car Bensalah a pris le soin de s’entourer de cadres anciens et toujours fidèles, mais les choses iront en se corsant dans un avenir proche, et les préparatifs du 4ème congrès promettent des surprises.
M. A. C.
