Alors que la direction du parti multiplie, ces derniers temps, ses sorties sur le terrain pour appliquer la feuille de route organique, le mouvement de redressement du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne veut pas rester en marge. Il tient demain une réunion pour structurer sa base en perspective du congrès extraordinaire qu’il réclame.
L’ancien secrétaire national du RCD, chargé de l’organique et premier responsable de ce mouvement, explique, dans une déclaration faite au Temps d’Algérie, que la réunion prévue pour demain a pour objectif de «structurer» le mouvement de redressement du RCD. «C’est une réunion élargie à tous les cadres qui ont pris position en faveur de notre démarche», a-t-il précisé, ajoutant que ce mouvement devrait désormais se doter de structures. «Nous allons au cours de la rencontre essayer de répartir les tâches, a-t-il ajouté, car on ne peut fonctionner sans une organisation, une direction qui va prendre en charge les destinées du mouvement.»
Une sorte de «première étape», explique encore notre interlocuteur. «Un lancement officiel» du mouvement qui doit également se doter de structures au niveau des wilayas. Selon Rabah Boucetta, plusieurs cadres du parti rejettent en bloc la démarche de la direction qui a, selon lui, «dénaturé» les principes du parti, à telle enseigne que le RCD «est vidé de sa substance». L’objectif du mouvement est, rappelle la même voix, de parvenir à la destitution de l’actuel président, Mohsine Bellabès, élu lors du dernier congrès ordinaire en remplacement de Saïd Sadi, qui a décidé de ne pas se porter candidat, et la tenue d’un congrès extraordinaire du parti.
«Dans notre dernier message aux membres de la direction du parti, nous leur avons expliqué que le congrès extraordinaire du RCD se fera avec vous, sans vous ou contre vous», explique Rabah Boucetta tout en accusant ces derniers de tentative d’intimidation et de harcèlement à l’encontre des membres et militants qui ont rejoint le mouvement ainsi qu’à l’encontre des membres de leurs familles. Affirmant que la démarche des redresseurs jouit d’une large adhésion, Boucetta précisera que la prochaine étape à laquelle la direction et les structures ainsi installées s’attelleront, sera celle de la mobilisation de la base militante.
Pour lui, il est plus que jamais urgent que le RCD revienne à ses «principes» ; la seule façon, selon lui, est de tenir un congrès extraordinaire. Pour rappel, le mouvement de redressement est né le 9 février à Akbou (Béjaïa) à l’occasion de la célébration du 24e anniversaire du parti. Quelques «membres fondateurs» étaient pour le retour aux affaires de Saïd Sadi et d’autres ont opté pour le congrès extraordinaire. C’est finalement la deuxième option qui est retenue et les membres de ce mouvement ne cessent depuis de marteler que Mohsine Bellabès, qualifié d’autoritaire, «doit partir».
Saïd Mekla
