Les choses empirent au Front de libération nationale (FLN). Les adversaires du secrétaire général du FLN sont revenus, hier, à la charge en tentant d’organiser un sit-in devant le siège national du parti sur les hauteurs d’Alger.
Toutes les figures de proue du mouvement de «redressement» du FLN étaient présentes au sitin d’hier. El Hadi Khaldi, Mohamed Nadir Hmimid, Abdelkrim Abada, Abderrazak Bouhara, Mohamed Seghir Kara et Amar Saïdani, pour ne citer que ceux-là, ils étaient tous là pour mener à bien la contestation.
Des renforts des services de sécurité ont été dépêchés tôt le matin sur les lieux de la contestation pour empêcher les adversaires du SG du FLN de marcher sur le siège du parti.
Ils étaient plus d’une centaine à être bloqués au niveau du rond-point du Paradou, à quelques centaines de mètres du quartier général de Belkhadem dans la commune de Hydra. Pour ne pas occuper la voie publique et perturber la circulation automobile, les camarades d’El Hadi Khaldi se sont retranchés dans le jardin du Paradou, en face du siège de la Protection civile. Les services de sécurité sont intervenus pour éviter un affrontement physique entre les deux camps.
Abdelaziz Belkhadem et ses partisans ont aussi mobilisé leurs troupes pour empêcher le camp adverse d’organiser son sit-in au niveau du siège du parti. La situation était explosive et le sit-in pouvait dégénérer en affrontement physique entre les pros et les anti-Belkhadem à tout moment, n’était l’intervention des services de sécurité qui ont dissuadé les camarades d’El Hadi Khaldi d’abandonner leur action et de se contenter d’observer leur sit-in loin du siège du parti.
Devant une telle situation, les adversaires du secrétaire général de l’ex-parti unique ont désigné deux avocats accompagnés des membres du comité central du parti ainsi que d’un commissaire divisionnaire pour déposer une plainte contre Abdelaziz Belkhadem et deux de ses fils pour occupation illégale du siège du parti.
Ils s’appuient sur la loi sur les associations et les partis politiques qui «interdit le recourir à la violence ou à la contrainte quelles que soient la nature ou les formes de celles-ci, pour accéder ou se maintenir au pouvoir».
Les «redresseurs» du FLN accusent Belkhadem de faire recours aux «Baltagias » (mercenaires) pour occuper illégalement le siège du parti et empêcher ses adversaires d’observer un sitin devant le siège de leur parti.
Interrogé par les journalistes, El Hadi Khaldi a expliqué que le dépôt de plainte par les membres du comité central et les militants du FLN contre Abdelaziz Belkhadem fait suite «à l’usage de la violence par le camp de Belkhadem qui a ramené des jeunes armés de toutes sortes d’objets hétéroclites pour occupation illégale du siège du parti». El Hadi Khaldi et ses camarades se disent «avoir des preuves solides qui confirment la dérive du SG du FLN».
Ils sont en train de préparer un dossier à charge contre Belkhadem qui sera déposé dans les prochains jours au niveau du ministère de l’Intérieur pour exiger sa destitution du poste de secrétaire général du FLN.
Par ailleurs, les contestataires du FLN ont eu droit à deux communiqués. L’un émane des «redresseurs» et l’autre des membres du comité central du parti. Les premiers mettent en garde contre «la dérive du parti et ses conséquences sur le processus des réformes politiques engagées par l’Etat».
Les seconds appellent les députés du parti à voter pour le programme d’action du gouvernement. Le sit-in, d’hier, des «redresseurs» qui s’est soldé par le dépôt d’une plainte contre Abeddelaziz Belkhadem pour l’usage de la force et occupation illégale du siège national du parti, promet de nouveaux rebondissement dans la crise qui couve au FLN.
Hacène Naït Amara