Les opposants au secrétaire général du Front de libération nationale envisagent d’organiser, début janvier, une session extraordinaire du Comité central pour le destituer.
Les anti-Saâdani n’en démordent pas. Ils seraient sur le point de récolter le nombre de signatures nécessaire à la convocation d’une session extraordinaire du Comité central pour destituer le secrétaire général. «Plus de la moitié des 340 membres du Comité central soutiennent notre initiative.
Nous atteindrons les deux-tiers dans quelques jours. La convocation de la session du CC devrait se faire dans une quinzaine de jours», explique Mohamed Seghir Kara. L’ancien ministre du Tourisme et député de Bouira explique que l’unique point inscrit à l’ordre du jour de cette session sera l’élection d’un nouveau secrétaire général du Front de libération nationale.
«Pour nous, Amar Saâdani n’occupe pas le poste de secrétaire général. Ce poste est actuellement vacant puisque nous ne reconnaissons pas le coup de force qui a conduit cet individu à prendre le parti. Tout comme nous ne reconnaissons pas les individus qui siègent au sein du Bureau politique. Tout est illégal.
La légitimité est toujours entre les mains de Abderrahmane Belayat en sa qualité de coordinateur du Bureau politique du FLN.» Selon Mohamed Seghir Kara, le parti a atteint une situation critique. «Le FLN traverse une crise sans précédent. Les structures de base ne fonctionnent plus depuis très longtemps déjà.
Mais l’absence de confiance entre la direction et la base militante est certainement l’élément le plus dangereux. S’il n’y a pas une prise de conscience urgente pour resserrer les rangs, le FLN court à sa perte.» Kara avoue ne pas comprendre pourquoi le parti a été plongé dans une telle crise à la veille d’une échéance électorale aussi importante que la présidentielle de 2014.
«C’est très intrigant. Le Front de libération nationale est une formidable machine électorale. Il dispose d’une forte capacité de mobilisation. Malheureusement, cette force est en voie d’être anéantie à cause de la personne de Amar Saâdani. Ceux qui ont offert le FLN à Saâdani, en pensant que les militants et les sympathisants vont l’identifier à Bouteflika, se trompent.
S’il veut être réélu, Abdelaziz Bouteflika ne pourra pas compter sur le FLN», assure Mohamed Seghir Kara. S’ils parviennent à tenir cette session du Comité central et à évincer Amar Saâdani, les différents groupes de «redresseurs» mettront alors les pendules du FLN à zéro.
Mais il n’est pas dit qu’un seul et unique candidat profite de l’électorat de l’ex-parti unique. La présidentielle de 2014 plongera le FLN dans une situation analogue à celle de 2004, lorsque ses militants étaient divisés entre Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis.
T. H.