Les redresseurs lors d’une de leurs réunions
Des représentants de dix wilayas du Sud se sont démarqués de l’option Saâdani.
La sortie inattendue de l’ancien président de l’APN, Amar Saâdani, affirmant avoir la majorité des membres du comité central du FLN pour succéder à l’ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, risque de lui coûter cher.
Des membres du mouvement de redressement, à l’origine de la destitution de Belkhadem, envisagent carrément son exclusion du comité central et du FLN. Le reproche est très grave. M.Saâdani est, en effet, accusé de détournement de 3 200 milliards de centimes de l’argent de l’agriculture; accusations rapportées par plusieurs titres de la presse nationale. Les cadres du mouvement ont organisé trois réunions avant-hier à Alger, Constantine et Oran.
«Amar Saâdani doit s’expliquer sur cette accusation et il n’a pas le droit de se taire. Il doit se défendre et prouver son innocence s’il était innocent et si l’accusation de ce détournement se confirme il faudra l’exclure du parti», telle était la conclusion de ces réunions, nous explique un cadre de ce mouvement.
«On ne comprend pas son silence assourdissant face à de telles graves accusations, un silence qui peut accréditer les accusations», ajoute notre interlocuteur. La même source précise que les militants veulent empêcher les corrompus d’accaparer les commandes de la direction de l’ex-parti unique après la destitution de M.Belkhadem. Pour sa part, le porte-parole du mouvement de redressement, Mohamed Seghir Kara, accuse le «lobby de l’argent sale et de la corruption» de vouloir imposer M.Saâdani à la tête du parti pour préserver leurs intérêts. «Les symboles de la corruption veulent placer un corrompu pour succéder à Belkhadem», a-t-il souligné, ajoutant que les militants ont constitué un front contre la corruption. M.Saâdani va-t-il répondre à ces accusations?
M.Kara précise que le prochain secrétaire général du FLN doit être propre.
L’ancien président de l’APN, soutenu au début par les partisans de Belkhadem, semble perdre même ce soutien. Les membres du comité central et les mouhafedhs du Sud, réunis avant-hier, au niveau de la mouhafada de Ouargla, ont pris de la distance par rapport à l’option Saâdani. Issus de dix wilayas, à savoir Ouargla, Tamanrasset, Illizi, Adrar, Djelfa, Laghouat, Ghardaïa, El Oued, Biskra et Tindouf, ces membres du comité central et mouhafeds ont juste demandé l’organisation d’une session extraordinaire du CC pour l’élection du successeur de Belkhadem. Dans le communiqué sanctionnant leur réunion, ils demandent au bureau politique de bien gérer la période de transition, en attendant que le prochain secrétaire général soit connu.
Les responsables des dix wilayas du Sud ont rappelé à la direction nationale «chargée par les militants de gérer le parti entre deux congrès» qu’elle n’est dans le droit d’exercer aucune forme du tutorat sur le parti. «Elle (la direction nationale) doit être consciente de son rôle d’éviter au parti le vide institutionnel qui ne sert ni le parti ni le pays», lit-on dans le communiqué.