Les recommandations de la conférence nationale non encore approuvées, Une rentrée scolaire sous le signe des reports

Les recommandations de la conférence nationale non encore approuvées, Une rentrée scolaire sous le signe des reports

Alors que des millions d’élèves, tous paliers confondus, rejoignent leurs classes aujourd’hui, les recommandations de la Conférence nationale sur l’évaluation de la réforme du système éducatif formulées au mois de juillet dernier devront attendre l’aval du gouvernement. La conférence, comme la réforme, est semblable à une montagne qui accouche d’une souris.

Pour beaucoup de parents accompagnant leurs enfants aujourd’hui à l’école, à l’occasion de la rentrée scolaire, l’évènement est un moment de bonheur de par sa symbolique quant à la préparation de l’avenir de leur progéniture. Cet enthousiasme pavlovien est toutefois affecté par le brouillard d’un système incertain qui a fait de l’école un lieu sinistré. Si pour beaucoup l’ère des réformes est révolue, pour les responsables de l’Education nationale il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Pendant que les élèves, leurs parents, les enseignants et tout le pays attend un enseignement, les architectes de la réforme, eux, prennent leur temps pour finir le tableau qu’ils entendent faire du système éducatif. Quoi qu’il en soit, tous ceux qui ont exprimé leur soutien àla ministre de l’Education au nom de la défense de l’enseignement de l’arabe dialectal, devraient savoir maintenant qu’elle n’a pas toutes les prérogatives d’opérer un changement suivant les recommandations issues de la conférence nationale sans l’aval du gouvernement. Ainsi, non seulement beaucoup de questions ont été noyées par le bruit du débat sur l’enseignement de la derja mais aussi la recommandation qui donnait l’impression d’avoir l’unanimité concernant les modalités de l’examen du Bac devrait elle aussi attendre l’aval du gouvernement. A vrai dire, aucune recommandation n’a été déclarée comme approuvée officiellement, ce qui laisse croire que tout continuera comme avant alors que les syndicats comme les enseignants attendaient beaucoup de cette rencontre. Dans une déclaration faite avant-hier, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a fait savoir qu’aucun changement ne sera opéré dans le système du baccalauréat sans l’aval du gouvernement. «La proposition soumise par les experts à l’occasion de la tenue de la Conférence nationale d’évaluation de la réforme de l’Ecole , concernant l’examen du baccalauréat, requiert l’aval du gouvernement car s’inscrivant dans le cadre du système national des examens», a-t-elle affirmé. Plus explicite, la ministre a indiqué que son département s’attelait à réunir les propositions issues de cette conférence en vue de les soumettre au gouvernement avant la fin septembre. Les participants à la conférence avaient préconisé une réduction du volume horaire des épreuves du baccalauréat et l’organisation de deux sessions du Bac, la première devant sanctionner la 2e année secondaire et la seconde au terme de la troisième année secondaire. Il s’agit là d’une seule recommandation qui sera soumise au gouvernement et l’on se demande quel sera le sort des autres propositions et quels sont les délais pour être soumises au gouvernement, d’autant que plusieurs problématiques urgent comme le cas de la surcharge des programmes et des classes, qui affecte la qualité de l’enseignement. Autre fait qui témoigne du retard et de la lenteur du département de Benghebrit, c’est celui de la Commission d’experts pour une dernière lecture de la nouvelle version des manuels scolaires avant leur édition. Alors que nous sommes en pleine rentrée, la ministre a annoncé l’installation d’une commission chargée de la relecture de la nouvelle version des manuels scolaires, toutes matières confondues, et la correction d’éventuelles erreurs avant l’édition. Ce n’est pas trop tôt en tout cas, surtout que les élèves en auront besoin dès la semaine prochaine … A vos cartables même sans manuels !

Y.A.