L’après-Kaddafi commence à prendre forme en Libye. Les fils du dirigeant libyen, Seif El Islam et Saâd, ont proposé une offre de transition vers une démocratie constitutionnelle et un retrait du pouvoir de leur père.
«Une offre ‘’rejetée’’ par les rebelles, rassemblés au sein du
«Conseil national de transition (CNT)». «Cela est complètement rejeté par le Conseil», a affirmé un porte-parole du CNT, à Benghazi, fief des rebelles dans l’est de la Libye. A ce premier pas de sortie de l’état de guerre, s’ajoutent d’autres tentatives diplomatiques pour faire cesser les hostilités. En fait, les deux parties belligérantes ont sollicité l’aide de la Turquie pour la possibilité de l’instauration d’un cessez-le-feu. «Il y a des demandes (faites à la Turquie) provenant des deux parties belligérantes» en Libye, les forces fidèles au régime du colonel Maâmmar Kaddafi et les insurgés, a indiqué une source gouvernementale. Elle a ajouté que l’émissaire du gouvernement libyen est attendu dans la journée d’hier à Ankara afin de «demander l’aide de la Turquie» pour l’instauration d’un cessez-le-feu. La priorité de la Turquie en Libye est l’établissement d’un arrêt des hostilités.
Un diplomate de haut rang, cité par des médias, a précisé que l’envoyé de Maâmmar Kaddafi, le vice-ministre des Affaires étrangères libyen Abdelati Laâbidi, qui a eu, il y a trois jours, des contacts en Grèce, était «en route» pour Ankara afin de discuter de la possibilité d’un cessez-le-feu. Ce même responsable a affirmé que des représentants de l’opposition libyenne, informés de l’arrivée en Turquie d’un représentant du gouvernement libyen, pourraient aussi se rendre «prochainement» en Turquie afin d’évoquer le même sujet.
«Les deux parties nous ont indiqué avoir certaines opinions sur un cessez-le-feu. Nous allons parler aux deux parties pour voir s’il y a un terrain d’entente», a-t-il souligné. L’émissaire du régime libyen devait a priori rencontrer le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu. A Athènes, il a rencontré le Premier ministre grec Georges Papandréou. «Selon les mots, utilisés par l’envoyé libyen, il apparaît que le régime cherche une solution» au conflit en cours, a déclaré le ministre grec des Affaires étrangères Dimitris Droutsas. La visite de l’émissaire libyen dans la capitale turque coïncide avec celle du secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, qui discutera avec les dirigeants turcs de la mission de l’Otan en Libye à laquelle participe la Turquie avec une force navale.
L’Italie compte armer les rebelles
De son côté, le gouvernement italien reconnaît le «Conseil national de transition (CNT)» comme le «seul interlocuteur légitime», a déclaré hier le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, après s’être entretenu à Rome avec le responsable pour la politique étrangère du CNT. Le chef de la diplomatie italienne a estimé que les propositions du régime du colonel Maâmmar Kaddafi pour une sortie de crise, ne sont pas «crédibles».
«Il n’est pas possible de les accepter», a-t-il dit. Le chef de la diplomatie italienne n’a également pas exclu d’armer les rebelles libyens qui combattent l’armée régulière libyenne. «La possibilité d’armer les rebelles libyens est concevable, mais elle reste un dernier recours», a précisé Frattini, à l’issue de sa rencontre avec un représentant du Conseil national de transition libyen, Ali Issaoui. Les rebelles libyens ont le droit de s’armer «pour se défendre», a-t-il dit. Il a cependant relevé que l’armement des rebelles libyens était «un point sensible», ajoutant qu’il allait «consulter les alliés» à ce sujet.
Pour le ministre Italien, l’armement des rebelles n’était pas un sujet «contraire à la résolution du Conseil de sécurité qui prévoit la protection des civils par tous les moyens». Il a ajouté que «l’hypothèse de la fourniture d’armes aux combattants libyens contre les forces de Kaddafi est concevable également du fait que les forces de la coalition internationale ne peuvent pas engager des batailles terrestres en Libye». Par ailleurs, le chef de la diplomatie italienne a fait part de l’opposition de l’Italie à une éventuelle partition de la Libye.
Les combats vont durer «au moins» six mois
Le commandant de la Royal Air Force (RAF), Stephen Dalton a indiqué que les opérations militaires en Libye vont durer «au mois» six mois au lieu de «quelques semaines» comme prévu. Selon lui, son département aura besoin de «véritables augmentations» de son budget pour exécuter la gamme d’opérations aériennes demandées par les ministres.
«Sans plus d’investissements, la RAF aurait du mal à maintenir le niveau des opérations actuelles, avec des opérations en Afghanistan, aux Malouines et en Libye», a-t-il encore ajouté dans un entretien au «Gardian». L’expert a indiqué que son hypothèse était que les avions de combat et de surveillance de la RAF vont être utilisés en Libye pour un certain nombre de mois, plutôt que de semaines. «Le facteur clé est que si nous voulons atteindre les objectifs qui nous sont fixés, il est absolument nécessaire d’investir davantage pour les atteindre» a averti ce militaire. Par ailleurs, un sondage pour la BBC a montré que les deux tiers des Britanniques croient que l’engagement militaire en Libye continuerait pendant un «certain temps». Sur 2 000 personnes interrogées, 65% ont affirmé que l’engagement de la Grande-Bretagne en Libye «va durer pendant un certain temps», tandis que seulement 14% pensent le contraire. Aussi, les difficultés financières ont été récemment soulignées par le ministère de la Défense qui prévoit le licenciement de 2 000 militaires d’ici à septembre dans les trois armées, dans le cadre de la compression des effectifs dictée par les restrictions budgétaires décidées par le gouvernement.
Par Aomar F.