De plus en plus nombreux sont les citoyens qui ont décidé depuis ces deux dernières semaines de passer la nuit à la belle étoile à quelques mètres seulement du palais d’El-Mouradia, rien que pour faire réagir le premier magistrat du pays après avoir frappé en vain aux portes des tutelles.
Enseignants contractuels, rejoints par les militaires contractuels et les rapatriés du drame libyen sont tous là devant la Présidence, entourés d’un important dispositif sécuritaire, pour exprimer leur désespoir et leur mal de vie. Des sit-in interminables s’organisent quotidiennement le jour mais aussi la nuit depuis près de deux semaines maintenant.
Ces citoyens «malheureux», qui ont décidé d’une manière organisée pour les uns et spontanée pour les autres, revendiquent tous l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle, mais aussi plus de considération et de respect de la part de l’administration. Les enseignants protestataires, qui ont dépassé hier les 600 personnes, relève du Syndicat national des personnels de l’administration publique (SNAPAP).
Ce dernier ne compte apparemment pas lâcher prise jusqu’à satisfaction de l’unique revendication des enseignants contractuels, à savoir le règlement total de leur situation, dont notamment leur intégration dans le secteur de l’éducation nationale. Ce mouvement, qui entame sa onzième journée aujourd’hui, se poursuivra, selon Mme Mâarouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels, jusqu’à la publication dans la presse des décisions concernant leurs revendications.
Elle a relevé, par ailleurs, que des responsables avaient réagi dans ce sens mais «sans décision concrète», ce que refusent les enseignants qui ne croient plus aux promesses de la tutelle. Il est utile de rappeler à cet effet que les enseignants ont refusé de négocier avec un représentant du ministère de l’Education, venu les voir lundi. Ils ont également rejeté la proposition de Benbouzid de déléguer quatre représentants pour les recevoir au ministère et négocier les revendications. Ils tiennent toujours à leur position de ne plus lâcher prise avant qu’une décision concrète ne soit prise.
Par ailleurs, les militaires contractuels mis en retraite pour incapacité physique après «avoir été blessés durant la tragédie nationale» réclament l’amélioration de leur situation sociale encore dérisoire et réclament «plus de considération et de respect de la part de l’Etat pour lequel ils se sont sacrifiés», affirme l’un de leurs représentants.
De leur côté, des rapatriés algériens de Libye sont venus exprimer leur «déception» face à la «négligence de l’administration» pour la prise en charge de leurs préoccupations. Plusieurs familles «sauvées de la catastrophe humaine» que vit notre pays voisin affirment avoir «frappé à toutes les portes des parties concernées, mais en vain». Ils ont, en outre, déploré «la négligence des autorités locales» face à leurs préoccupations, notamment en matière de logement et d’emploi d’autant, ont-ils expliqué, que la majorité d’entre eux ont «tout laissé en Libye».
Il a rappelé que des représentants avaient été reçus dimanche par des responsables à la Présidence de la République sans «prise en charge effective de leurs préoccupations». Aussi, les protestataires, notamment les enseignants contractuels, disent avoir «été tabassés par les forces de l’ordre» ces deux derniers jours.
Par : C. K.