Le limogeage du désormais ex directeur général de Sonatrach, Abdelhamid Zergine est une énigme, d’autant plus qu’il n’a pas été précédé de signes avant coureurs, de rumeurs, comme c’est d’usage. La décision est tombée comme un couperet. Mais les langues commencent à se délier.
Selon une source sécuritaire, Abdelhamid Zerguine « a donné les verges pour se faire fouetter ». Son limogeage se justifie par des raisons à la fois objectives et subjectives. Les raisons objectives : son management. Il est considéré « sans efficience ». Zerguine, nous explique t-on s’est contenté « de gérer une situation de statut quo, alors qu’un groupe de la dimension de Sonatrach avait besoin d’un top managers pour la repositionner sur le marché de l’énergie, caractérisé par une concurrence mortelle et surtout redorer son image de marque à l’internationale, après l’attaque terroriste de Tiguentourine ».
En fait, les conséquences de cette attaque ne sont pas totalement soldées et certains partenaires étrangers ne sont pas encore revenus. C’est donc le mode de gestion mis en place par Zerguine et son staff qui est en cause. Mais pas seulement, puisqu’on haut lieu on lui fait le reproche d’avoir fait « profil bas » dans la polémique sur le gaz de schiste.
Ses contempteurs, qui sont dans le gouvernement, auraient aimé le voir monter au créneau pour appuyer la position du gouvernement sur ce dossier, sur lequel il a dû battre en retraite, face à l’agressivité des adversaires de cette énergie dont l’exploitation est sujette à débat.

L’autre grief retenu contre Zerguine est en rapport avec sa communication, notamment ses déclarations en porte-à-faux avec celles de son ministre, Yousef Yousfi, moult fois contraint de s’exposer médiatiquement pour recadrer les propos de son DG. Mais ce qui serait la goutte qui a fait déborder le vase, c’est le coup de poing sur la table de l’homme d’affaire Ali Haddad, un des hommes forts actuellement, grâce à sa proximité avec Said Bouteflika, qui aurait exigé la tête de Zerguine après que ce dernier lui a opposé un niet catégorique à un contrat de gré à gré.
Louisa Hanoune, lors de son meeting de soutien au peuple palestinien à la Maison du peuple était la première a faire état de cette information en mettant en garde le pouvoir contre « l’ingérence des forces de l’argent dans la prise de décision politique ».