Y’aura-t-il un changement de gouvernement, comme ne cessent de le clamer les médias nationaux, depuis le 7 février, date de l’adoption des amendements constitutionnels ? A en croire l’agence officielle APS, c’est non. En effet, Jeudi en fin de matinée, l’APS, citant « une source anonyme » au niveau de la présidence, écrit dans une dépêche laconique que le changement du gouvernement « n’est pas à l’ordre du jour », ajoutant que dans la nouvelle constitution, aucune disposition n’oblige le chef de l’Etat à changer d’exécutif.
Si l’agence officielle croit pouvoir mettre un holà aux supputations et rumeurs, ça n’en pose pas moins un grand problème. Depuis quand une agence officielle, en l’occurrence l’APS, se réfère t-elle à « des sources anonymes » pour donner une information ? Ce n’et pas la spécialité de la maison dont la vocation à toujours été d’être le relai fidèle des activités politiques officielles.
S’agissant, en l’occurrence des remaniements, l’agence nationale s’en est rigoureusement tenue jusque-là aux communiqués officiels de la présidence de la République. Les sources anonymes, c’est plus dans le style des médias privés qui ont une plus grande marge de manœuvre.
Cette façon singulière d’opérer de l’agence officielle est du genre mi-figue mi-raisin. On donne une information ambiguë, indécise, mitigée, indéterminée, une façon de se prémunir au cas où le président décidait de divulguer le remaniement ministériel plus tôt que prévu. Dans ce cas de figure, l’APS pourra rétorquer qu’elle avait cité une source anonyme donc pas officielle et si on interroge un responsable au niveau de la présidence celui-ci pourra toujours affirmer, à juste titre, que la présidence n’a pas communiqué officiellement sur ce sujet.
Cela dit, toute catégorique qu’elle est, l’agence APS n’est pas dans le secret des dieux pour affirmer mordicus que le changement du gouvernement, il faut oublier. C’est une prérogative exclusive du président Bouteflika qui, en bon maquisard de la Révolution, cultive l’art de la surprise, en sortant là où on l’attend pas et quand on l’attend plus.
La source de l’APS peut être de bonne foi. Sauf que la finalité de sa source n’est pas d’exclure un changement de gouvernement, mais de chercher à atténuer la pression qui s’exerce actuellement sur le gouvernement Sellal. Il est vrai que depuis l’adoption de la constitution par le Parlement, une certaine frénésie s’est emparée de certains milieux ce qui a engendré un interventionnisme effréné car chacun voulant placer son poulain.
Les spéculations insistantes ont provoqué une démobilisation des ministres, des secrétaires généraux, des directeurs centraux etc… tout le monde est dans l’expectative. Cette dépêche cherche donc à rassurer les ministres qui se posent légitimement des questions sur leur avenir. De les fouetter pour les remettre au boulot. De calmer aussi les esprits. Cependant, Algérie1 est en mesure de confirmer que remaniement, il y aura et bien plus tôt qu’on le pense, pour la simple raison que le président Bouteflika ne peut s’accommoder plus longtemps d’un exécutif qui est gagné par l’usure et miné par des batailles d’égos