Les « quotas prédéfinis » d’Abdemadjid Menasra

Les « quotas prédéfinis » d’Abdemadjid Menasra

L’islamiste Abdemadjid Menasra a pour la première fois évoqué lui aussi la politique des quotas pour la prochaine législatives.

Abdemadjid Menasra.

A défaut de changer de peuple, le pouvoir s’est offert un « multipartisme » sur mesure pour la prochaine élection législatives. En distribuant à tout va des agréments à de nouvelles formations politiques après les avoir refusé pendant une décennie. Des partis sans pronfondeur sociale ni politique dont la seule ambition est de servir de faire-valoir et de caution au pouvoir. Mieux, les sièges sont manifestement répartis entre les clientèles du régime. Après Saïd Sadi, ancien président du RCD, qui avait le premier parlé de la politique des quotas, Abdemadjid Menasra, ancien ministre, qu’on ne peut donc accuser d’être un opposant au président Bouteflika a lâché des déclarations lourdes de sens samedi dans le même sens. C’était, selon Le Soir d’Algérie, en marge une rencontre-hommage du parti organisée à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj à l’occasion de la Journée de la terre palestinienne.

Il a affirmé que parmi les partis qui n’ont pas souscrit à la proposition de la Commission nationale de surveillance des élections législatives du 10 mai prochain au sujet d’un bulletin unique, proposition par ailleurs refusée par le département d’Ould Kablia, il y a ceux de « l’Alliance présidentielle mais aussi ceux aux quotas prédéfinis ». La raison est que ces entités profiteront beaucoup de l’option d’un bulletin pour chaque liste du fait du « taux d’erreur et de fraude qu’elle suggère ». L’ancien ministre de l’Industrie sous la bannière du MSP a vigoureusement dénoncé, au passage, la convocation des candidats par certains corps de sécurité. « Les différents corps de sécurité ont bien à leur niveau tous les dossiers des candidats et leur faire subir un interrogatoire ne participe pas de la volonté des pouvoirs publics à une participation massive à cette élection », a affirmé Menasra. Le FFS, rappelons-le avait lui aussi fustigé la convocation de ses candidats aux législatives.

Abdemadjid Menasra menace

L’islamiste chef du Front du changement (FC) n’a pas écarté la possibilité d’un retrait de la course électorale. Mais gageons que ce n’est que du bluff. La décision sera « étudié » par le conseil consultatif du parti, a-t-il mentionné si les indices d’une fraude venaient à se préciser. Jouant les candides, il a souligné ne pas comprendre l’entêtement du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales à refuser l’option du bulletin unique à la base d’ »arguments ne tenant pas la route », si ce n’est le souci de « ne pas se mettre à dos les partis recensés du pouvoir ou gravitant autour ». Menasra a dénoncé aussi le fait que les partis ne sont toujours pas en possession du fichier électoral qui leur aurait permis de les vérifier, chacun à son niveau. Un fichier électoral qui a justement explosé en nombre de votants en l’espace de quelques semaines. L’ancien « dissident » du MSP a réitéré, une fois encore, la nécessité de radier de ces listes des éléments de l’ANP inscrits massivement, en dehors des délais et sans avoir été au préalable radiés de leur lieu de résidence, conformément à loi portant régime électoral.

L.M/M. K.