Les psychologues sortent de leur silence après plus de deux ans d’accalmie et décident de reprendre le « long chemin de la protestation » en commençant par un sit-in. Ce dernier est prévu pour mercredi prochain devant le siège de la présidence d’El Mouradia à Alger, a annoncé le syndicat national algérien des psychologues dans une conférence de presse tenue hier dans leur siège.
« Après avoir épuisé toutes les méthodes et frappé à toutes les portes, nous avons décidé, après concertation de tous les psychologues dans les différents secteurs à travers le pays, d’organiser un sit-in mercredi prochain auquel les 3.700 psychologues du pays participeront », a affirmé Khaled Kedad, président du Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy). Il est important de noter que les psychologues menacent d’aller beaucoup plus loin en cas de non réponse effective à leurs doléances mais aussi en cas de répression de la part des services de sécurité. « Nous tenons à informer les services de sécurité nationale que notre sit-in du 27 avril sera un sit-in pacifique, et nous serons tous accompagnés de nos familles, mais si on nous empêche d’atteindre le palais d’El Mouradia, notre sit-in se transformera en marche du palais jusqu’au ministère de la Santé », a ajouté le premier responsable du syndicat. Les psys observeront également, toujours selon Khaled Kedad, « trois sit-in consécutifs la semaine d’après soit au début du mois de mai » et ce, au niveau de leurs tutelles, à savoir les ministères de la Santé, de la Solidarité et celui de la Jeunesse et des Sports qui font toutes, selon les psychologues syndicalistes « la sourde oreille devant les revendications légitimes de leur corporation ».
Si aucune réponse ne lui est donnée, le Snapsy promet « une radicalisation de son mouvement ». Il est important de signaler que les psychologues avaient élaboré une plate-forme de revendications depuis 2009 où ils ont été appelés au dialogue par Said Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de l’époque et après leur participation aux commissions de travail chargées de l’élaboration du statut particulier, le régime indemnitaire et la valorisation de la formation des psychologues. Mais après la publication du statut particulier au Journal officiel le 29 juillet 2009, les psychologues ont découvert que ce statut n’était pas celui qui a été élaboré par les deux parties et qu’ils ne répondait pas du tout à leurs aspirations et la preuve en est que le régime indemnitaire n’a été, jusqu’aujourd’hui, pas appliqué et les psy attendent toujours leurs indemnités, dira encore le responsable. Il faut dire que les psychologues sont aujourd’hui décidés à obtenir leurs droits après tant d’années d’attente et de patience.
Ils demandent « l’intervention du premier magistrat du pays pour mettre définitivement fin à leurs problèmes puisque leurs tutelles se disent incapables de satisfaire leurs doléances qui sortent de leurs prérogatives ». Les psychologues affirment avoir envoyé plus de 20 correspondances au ministère de la Santé mais jusqu’ici, aucune réponse ne leur a été rendue.
Aussi le syndicat national algérien des psychologues a envoyé le 29 mars dernier un courrier adressé au président de la République en personne pour lui expliquer leur situation, qui reste aussi sans aucune réponse après plus de vingt jours maintenant. La corporation revendique un statut particulier conforme aux normes universelles du psychologue, un salaire digne et la révision de leur formation. Actuellement, rappelons-le, ils sont au bac+4, et au lieu de la revaloriser aux standards internationaux de bac+5, on tente de les basculer vers le LMD, chose que refusent catégoriquement les psychologues algériens.
Par : CHAFIKA KAHLAL