L’association des clients d’Air Algérie en France a décidé aujourd’hui la suspension de ses actions de protestation du 17 octobre et du 1er novembre prochains. Cette décision a été prise, affirme cette association, afin d’éviter l’amalgame et ne pas alimenter les soupçons sur les réels objectifs de ces actions.
«Pour éviter l’amalgame et dissiper tout soupçon sur la sincérité ainsi qu’à la crédibilité de notre combat, et répondre aux ennemis de l’Algérie, ceux-là mêmes qui traitent notre mouvement de nébuleuse qui serait manipulé par je ne sais qui», explique-t-on dans un communiqué rendu public aujourd’hui, affirmant recevoir en permanence des appels, les invitant à éviter de faire que ces deux dates se croisent, sachant, en effet, que ce choix n’est pas anodin. L’association avait, en effet, «souhaité précisément attirer l’attention de l’ensemble des Algériens notamment pour être entendue et rappeler les aspirations initiales de nos martyrs». Cette association, qui milite depuis plusieurs années pour la baisse des prix des billets d’avion d’Air Algérie sur les lignes reliant l’Algérie à la France, a voulu, par ses deux actions, dénoncer «le mutisme des pouvoirs publics algériens et le mépris manifeste subi par la communauté algérienne de France». De même qu’elle protestait contre «l’incapacité par ceux-ci d’organiser un débat précisément pour régler les problèmes qui se posent et, en l’occurrence, celui lié au prix du transport entre la France et l’Algérie».
Les deux animateurs de ce mouvement, les présidents du Conseil national de l’immigration, Mohand Barache, et du Mouvement de la communauté algérienne en France, Omar Ait Mokhtar, précisent dans le même communiqué, que ces deux dates ont été fixées juste après la mobilisation et le rassemblement tenu le 15 septembre dernier devant le siège d’Air Algérie à Paris. Ils voulaient à travers ces deux mouvements de protestation poser le problème politiquement, en prévoyant un large rassemblement devant l’ambassade d’Algérie à Paris, le 17 octobre 2012, durant lequel il était envisagé le dépôt d’une gerbe de fleurs à l’endroit même où des Algériens ont été jetés dans la Seine en 1961.
«Par ce geste, nous souhaitions rendre un vibrant hommage à cette Fédération de France du FLN historique et, par-là même, exprimer notre mécontentement envers les responsables politiques de notre pays qui n’ont pas répondu favorablement à nos doléances légitimes», soulignent-ils. Dans un second temps, au cours de la journée du 1er Novembre, un appel au boycott des deux compagnies Air Algérie et Aigle Azur à destination de l’Algérie était programmé.
Appelant les ressortissants algériens à rester mobilisés, ces deux animateurs assurent que le combat continue et que cette affaire du «prix exorbitant du billet d’avion, le duopole et l’entente commerciale illicite ente Air Algérie et Aigle Azur n’est qu’une parenthèse». «Notre mobilisation ira bien au-delà du simple règlement de la question du transport et prendra en considération l’ensemble des autres problèmes que rencontre la communauté algérienne.
A titre d’illustration, le transfert des dépouilles mortuaires, les bourses d’études, les acquisitions de biens immobiliers en Algérie, la problématique des sans-papiers dont les consulats refusent d’entendre parler», arguent-ils.
Ils disent ainsi vouloir être, à travers cette association, «une force de proposition pour mettre fin à ce gâchis lamentable». Ils affirment demeurer «farouchement opposés à toute forme d’immobilisme». Aucune date n’a été fixée pour la tenue de ces deux actions protestation.
Sonia B.