Depuis le premier grand rassemblement d’Ouargla, le 14 mars, et les évènements qui agitent le sud du pays, à travers les manifestations des jeunes chômeurs, ces derniers ont gagné le statut d’interlocuteurs auprès des autorités. Mais certains partis politiques, constatant l’ampleur du mouvement, ont immédiatement cherché à infiltrer ou à s’adjuger les acquis du mouvement. Cependant, c’est Louisa Hanoun qui donne l’impression d’être la plus intéressée par le mouvement du Sud, en accusant ouvertement l’ex-chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, d’en être l’instigateur du mouvement de protestation, multipliant les déplacements dans cette wilaya, tout en affirmant chercher à créer une fédération des jeunes du Sud qui serait affiliée à l’Ugta.
Joint hier par téléphone, l’ancien agent de douane et un des chefs de file du mouvement, Rachid Aouine, nous a déclaré : «La création de la fédération des jeunes du Sud par la première responsable du parti des travailleurs, Louisa Hanoun, et Abdelmadjid Sidi Saïd est une action insidieuse qui cache d’autres», évoquant des tentatives de manipulation du mouvement des chômeurs. «Louisa Hanoun nous avait accusés, au début de la contestation, d’être des séparatistes et de vouloir détruire ce que Novembre 54 avait fait pour l’intégrité du pays».
Aouine a également affirmé que «l’intention de Hanoun était d’exploiter les jeunes chômeurs et de fausser les donnes du mouvement civil du Sud, en disant que la succession des manifestations, dans des régions sensibles du Sud, considérées comme le cœur battant du pays, est un mouvement encouragé par des parties étrangères qui financent ces jeunes.
Par ailleurs, Rachid Aouine assure que « les jeunes chômeurs vont répondre avec courage à toutes les accusations et combattre la nouvelle tendance née de la volonté de parties proches des politiques, dont Louisa Hanoun, elle-même. Selon lui, « la chose la plus concrète est que les protestations au Sud ont pu faire entendre la voix des chômeurs et mettre leurs revendications sur la place publique.»

En outre, n’était-ce la contestation publique, « le sentiment de marginalisation chez les jeunes de la wilaya d’Illizi pouvait déboucher sur plusieurs fléaux», notamment à In Amenas, où le taux de chômage est beaucoup plus important que dans d’autres régions. De leur côté, les travailleurs de Sonatrach viennent de tirer la sonnette d’alarme, évoquant des rassemblements de Touaregs devant les deux bases de Sonatrach, DP et Zarzaitine. Ces derniers ont procédé, il y a deux jours, à la fermeture des portes d’une base et ont même agressé des travailleurs, ce qui dénote de l’existence réelle d’une menace sur la sécurité des travailleurs.
Sara Tamrabet