Afin de faire éviter à l’Algérie le scénario des révolutions tunisienne et égyptienne et de ceux qui sont en train de se dessiner dans d’autres pays arabes, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, suggère une série de solutions aux dirigeants du pays qui conduirait à une «intifadha pacifique». A commencer par celle qui consiste à dissoudre dans «l’immédiat» les assemblées élues et les institutions constitutionnelles.
Saisissant l’opportunité de la célébration de la «Journée du chahid», le président de cette formation politique a animé, hier, un meeting dans la mythique salle Atlas de Bab El Oued à Alger, durant lequel il est revenu sur la situation qui caractérise le front social dans le monde arabe.
Estimant que l’Algérie n’est pas en reste et qu’elle risque inexorablement de connaître le même sort, Moussa Touati a suggéré, en outre, la constitution de commissions de gestion des affaires courantes du pays dont la durée de vie serait de quelques mois, le temps de parvenir au renouvellement des assemblées élues.
Ces dernières, suggère-t-il encore, se chargeront d’élaborer une charte nationale qui définirait la nature du régime que devrait approuver le peuple algérien, qu’il s’agisse d’un régime parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel, et ce, à travers un référendum populaire. S’ensuivra l’étape de la préparation d’une nouvelle constitution qui sera également soumise à consultation référendaire dans un délai de quarante-cinq jours après celui devant approuver ou non ladite charte.
Le tout sera sanctionné par le lancement d’une campagne électorale à l’effet de l’élection d’un nouveau président de la République. Se défendant d’être un parti qui encourage et incite à la violence, le parti du FNA se dit soucieux d’une solution «sereine» pour une sortie de crise et insiste sur son choix d’être une «opposition pacifique» et «constructive». Car, dira son président, toux ceux qui appellent et encouragent «le recours à la violence et à la destruction des biens publics et privés ne peuvent pas prétendre appartenir au peuple algérien, mais faisant le jeu des tenants du pouvoir». Il dira que le parti a fait le choix de la «raison» en n’adhérant pas à la démarche de ceux qui appellent aux marches pour ne pas donner l’occasion à ceux qui
voudraient faire basculer le pays dans l’incertitude et l’instabilité, alors qu’il vient de se remettre de pénibles et longues années de terrorisme qui ont mis à plat ses structures économiques. Estimant que l’Algérie est «à la croisée des chemins», Moussa Touati dira qu’il est temps pour ces derniers d’écouter la parole du peuple, de cesser de le mépriser et de confisquer sa volonté et ses choix. «La jeunesse algérienne a besoin d’être consultée et prise en considération s’agissant du devenir du pays», notera-t-il avant d’accuser les dirigeants de spolier l’argent du peuple pour le mettre dans des banques étrangères.