Respecter des engagements ne semble pas faire partie de la culture égyptienne. Après le caillassage du bus de l’équipe nationale à son arrivée au Caire, le président Hosni Moubarak aurait téléphoné à son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, pour s’excuser de l’incident et pour lui promettre que plus rien n’arrivera aux Algériens.
On connaît la suite, le guet-apens n’ayant pas réussi apparemment à apaiser la haine égyptienne. Le président Moubarak n’en est pas à son premier mensonge avec l’Algérie. En 1987, s’est tenue à Addis-Abeba (Ethiopie) un sommet de l’Organisation de l’unité africaine. Il y avait, entre autres, à l’ordre du jour, l’élection des 5 secrétaires généraux de l’organisation. L’un d’eux était l’Algérien Lamine Alouane, qui avait déjà fait deux mandats et postulait pour un troisième.
Il avait comme concurrents, pour représenter l’Afrique du Nord, un Tunisien, un Libyen et un Egyptien. Les deux premiers ont été éliminés au premier tour. Ne restaient donc en course que l’Algérien et l’Egyptien. Il se faisait tard et les chefs d’Etat étaient fatigués. Il a alors été décidé de reprendre les opérations de vote le lendemain matin à 10h. C’est alors que Hosni Moubarak se précipite vers Chadli Bendjedid et lui dit discrètement qu’il a décidé de retirer la candidature de son poulain.
Ce qui voulait dire que Lamine Alouane allait être reconduit à son poste sans vote. Fort de cette promesse, le président algérien quitte la capitale éthiopienne à 9h du matin pour Alger. Coup de théâtre. Voyant Chadli absent, Moubarak, dont aucun chef d’Etat n’était au courant de son engagement avec son homologue algérien, maintient en course le candidat égyptien et c’est ce dernier qui est élu. Pourtant, l’Algérie a toujours été correcte avec les Egyptiens et a toujours soutenu leurs candidatures dans les forums internationaux.
Récemment encore, le même Moubarak a téléphoné à Bouteflika pour lui demander d’appuyer la candidature égyptienne au poste de secrétaire général de l’unesco. Le président algérien a donné son accord et tenu sa promesse, alors même qu’il y avait un Algérien, en l’occurrence l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, engagé dans la course pour ce poste. Il est temps de mettre fin à des relations faites de fourberie et de dire « l’Algérie avant tout ». Ce que l’on appelle la « fraternité arabe » fonctionne à sens unique au détriment des Algériens.
Par Tayeb Belghiche