Les promesses d’Ould-Abbès n’apaisent pas la colère des syndicalistes Salaires : le SNPSP veut du concret

Les promesses d’Ould-Abbès n’apaisent pas la colère des syndicalistes Salaires : le SNPSP veut du concret

La réaction des syndicalistes aux propos du ministre est davantage une interrogation qu’une opposition à une mesure imposée d’en haut. Le porte-parole du SNPSP veut savoir si la sortie d’Ould-Abbès a le poids d’une décision ou l’élasticité d’une promesse. «Comment les augmentations promises vont-elles être mises en œuvre ?» s’est en effet demandé Lyès Merabet.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a annoncé hier, en marge du 18e congrès national de néphrologie, que d’importantes augmentations de salaires toucheront, à compter du premier trimestre 2011, des acteurs de la santé dont les spécialistes de la santé publique, les généralistes, les sages-femmes et les gestionnaires.

Le ministre a indiqué aussi que les enseignants-chercheurs ont bénéficié d’une augmentation «plus que décente» de leurs salaires suite aux instructions du président de la République. «Les enseignants-chercheurs (les hospitalo-universitaires) ont bénéficié d’une augmentation de leurs salaires atteignant presque le double de ce qu’ils percevaient», a-t-il expliqué.

Qualifiant la prochaine augmentation de «décente», le ministre a précisé que le salaire actuel du médecin ne correspond pas à la responsabilité dont il a la charge ni à la mission noble qu’il accomplit.

«Ce salaire sera cependant modulé selon les régions où exerce le praticien, c’est-à-dire que la prime sera plus conséquente pour le médecin qui accepte de travailler par exemple dans le Grand Sud ou dans des zones prioritaires «, a-t-il dit. Réagissant à la déclaration du ministre, le syndicat des praticiens de la santé, tout en se félicitant de l’intérêt qu’il porte ainsi aux praticiens de la santé publique, ne pense pas moins que ces déclarations doivent être accompagnées par un mécanisme officiel d’application.

Le Dr Lyes Mérabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), joint hier par téléphone, a indiqué que «les déclarations du ministre nous rassurent d’un côté et l’on ne peut que se réjouir de l’intérêt que porte le ministre aux acteurs de la santé publique.

Mais je pense qu’il faut que ces déclarations soient accompagnées par un mécanisme officiel». Et d’ajouter que «le ministre a à maintes reprises annoncé des augmentations de salaires pour les acteurs de la santé publique. Mais je pense qu’il est en train de repousser les échéances.

Il a déclaré que les augmentations entreraient en vigueur à compter de janvier 2011, et il annonce maintenant le premier trimestre de l’année 2011. On ne comprend pas les raisons de ces changements de dates». Il a affirmé que le ministre a effectivement affiché des dispositions sérieuses mais cela reste toujours au stade des déclarations.

Le syndicaliste s’interroge : «Comment vont se faire ces augmentations ?» Selon lui, «la meilleure solution pour faire avancer les choses, c’est l’application du règlement et surtout finaliser le travail remis par la commission mixte sur le statut particulier et le régime indemnitaire».

Notre interlocuteur a indiqué que «malgré les instructions du ministre, le dossier remis par ladite commission n’est pas encore pris en charge». M. Mérabet a indiqué que «la meilleure solution pour essayer d’en finir avec ces augmentations, c’est la réouverture du dialogue avec les partenaires sociaux», a-t-il indiqué.

Mohammed Zerrouki