Les projets des 100 locaux seront gérés par les communes: Qu’en feront les maires?

Les projets des 100 locaux seront gérés par les communes: Qu’en feront les maires?

Les artisans réclament depuis longtemps que ces lieux leur soient attribués, moyennant des frais de location.

Les communes s’apprêtent à acquérir le droit de gestion des 100 locaux initialement détenus par l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes. C’est en effet cette année que ces lieux deviendront la propriété des communes qui les loueront aux prix pratiqués. Ce transfert servira par ailleurs à renforcer les rentes des collectivités locales appelées à l’avenir à chercher des sources de financement au lieu d’attendre les enveloppes budgétaires.



Toutefois, sur ce chapitre, le transfert de propriété attendu induira des avantages comme des inconvénients. La gestion des collectivités locales incombant, en grande partie, aux élus a toujours obéi à des objectifs multiples. Beaucoup de jeunes appréhendent justement que la location de ces locaux ne tombe dans les mêmes pratiques que les autres projets, comme les logements ruraux et sociaux. Ces 100 locaux par commune initialement dédiés aux jeunes risquent de se voir attribués à d’autres catégories comme les entrepreneurs et autres entreprises.

Or, jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de catégories professionnelles regardent de ce côté. Il y a d’abord les artisans qui réclament depuis longtemps que ces lieux leur soient attribués, moyennant des frais de location. Le ministère du Tourisme a d’ailleurs maintes fois évoqué cette éventualité. Beaucoup de spécialistes n’en pensent pas moins que ces locaux peuvent en effet servir à développer les métiers de l’artisanat. Un développement qui aura comme corollaire inéluctable l’essor de toute l’industrie touristique qui repose sur ces filières. Depuis le lancement de ces locaux, ce sont 1338 qui ont été affectés à cette catégorie professionnelle, mais seulement 200 sont exploités.

En fait, la difficulté d’exploitation de ces locaux a pour cause plusieurs facteurs. Ils sont situés dans les chefs-lieux des communes, mais leur gestion incombait à l’Ansej. Or, cet organisme dédié à épauler les jeunes dans leurs projets n’est pas présent au niveau des communes. Les élus quant à eux n’avaient pas à leur disposition des instruments juridiques qui leur permettent de les gérer, bien qu’ils soient construits sur le territoire de leurs circonscriptions.

Notons par ailleurs qu’à travers les communes, les jeunes souffrent de l’absence de locaux pour entreprendre des activités alors que dans tous les chefs-lieux ces derniers restent fermés, voire abandonnés dans beaucoup de cas. A Tigzirt, par exemple, seuls deux ou trois locaux sont exploités, bien qu’ils soient situés au bord de la mer. La distribution de ces locaux à des jeunes aurait sans nul doute pu créer une activité liée essentiellement au tourisme balnéaire.

Sur ce point justement, ceux qui argumentent que ces locaux ne seraient pas rentables parce que l’activité est limitée à la saison estivale n’ont qu’à regarder de l’autre côté de la grande plage. Au niveau du port de Tigzirt, les commerces ouverts sont débordés par une clientèle qui vient chaque jour et chaque mois. Cet espace est plein à craquer tous les jours, même en ces mois d’hiver. D’autres connaisseurs citent également les communes connues pour être à vocation artisanale comme les bijoux, la vannerie et autres pour développer une activité commerciale dans la filière. Les artisans auraient pu en faire des lieux de vente de leur production et des escales pour touristes. Quand les idées manquent, l’argent et les moyens n’y peuvent rien.