C’est pour la troisième semaine consécutive que les professionnels de la santé observent une grève cyclique à travers les hôpitaux du territoire national, au grand dam des malades qui auront un accès très limité aux soins durant ces trois jours.
Ils ne sont pas à leur première. Les hôpitaux algériens renoueront aujourd’hui avec une énième grève des travailleurs qui ne pénalisera que les patients.
Ces derniers qui sont malmenés et mal servis même lorsque les choses ont l’air de «fonctionner» normalement seront davantage contraints de patienter, de se faire soigner chez le privé ou de mourir même.
C’est donc pour la troisième semaine consécutives que toutes les corporations du secteur de la Santé reviennent à la charge pour faire aboutir des revendications qui traînent depuis des années.
A l’issue de sa réunion tenue le 15 mai dernier, l’Intersyndicale des professionnels de la santé a décidé de réitérer son mouvement suite à la non-satisfaction de sa requête par le ministère de la Santé. Ce dernier a réagi avec un dédain royal à l’essentiel du cahier revendicatif des grévistes tout en énonçant que «l’intersyndicale de la santé n’est pas reconnue comme organisation syndicale».
Ce niet et cette position ont rétréci les voies des négociations entre les deux parties. Si le ministre Abdelaziz Ziari, écarte dans ce contexte, sa disposition à négocier avec l’Intersyndicale, il n’en est pas moins que cette dernière mantient son mot d’ordre de grève et au nom de toutes les organisations syndicales, reconnues, du secteur.
Tout en se félicitant de la forte mobilisation enregistrée à travers le territoire national malgré «la campagne de désinformation et les intimidations initiées par le ministère de la Santé» l’intersyndicale dénonce fermement «le revirement du Premier ministère et le ministère de la Santé concernant leurs engagements ».
Les meneurs de ce débrayage expliquent que le recours à la protesta est un choix inévitable «devant le mutisme, le mépris, les mesures répressives et l’absence de dialogue matérialisé ce jour par le refus de recevoir les membres de l’ISPS par la tutelle».
Une position qui, selon l’ISPS, est en contradiction avec les appels au dialogue lancés par le ministère. Ainsi et pour que les malades ne soient pas davantage pénalisés et désorientés, il est toujours attendu que ces deux parties en conflit procèdent à des négociations autour des préoccupations soulevées par les grévistes.
Il convient de rappeler que le ministre de la Santé campe toujours sur sa position et montre peu de volonté d’aboutir à une entente avec les protestataire.
S’exprimant la semaine dernière à ce sujet sur le mouvement de grève, le ministre a opposé une fin de non-recevoir «du gouvernement, concernant les dossiers de révision des statuts particuliers et des régimes indemnitaires ».
Expliquant qu’il s’agit des dossiers qui relèvent des prérogatives de la Fonction publique. Pour sa part, l’Intersyndicale montre sa détermination à défendre sa plateforme de revendication et réclame l’ouverture du dialogue avec les autorités concernées.
Y. A.