La contrefaçon continue de gangrener l’économie nationale. En 2010 plus de 1,6 million d’articles contrefaits ont été saisis par les douaniers, selon l’inspecteur divisionnaire, Mokrane Hannoun. Intervenant lors d’une journée d’étude sur la contrefaçon, il a souligné que «le pic avait été enregistré en 2008 avec près de 2,3 millions d’articles contrefaits saisis».
Toutefois, ces chiffres sont à prendre avec «beaucoup de réserve, car la contrefaçon, qui est en augmentation permanente, agit surtout dans le marché informel qui ne peut être cerné avec des chiffres exacts», souligne M.Hannoun. L’inspecteur divisionnaire a en outre relevé que même si la tendance de contrefaçon change par produit, elle concerne toujours « les mêmes types de produits ». Ainsi les pièces de rechange automobile viennent en tête des articles contrefaits, suivis des produits cosmétiques, puis des cigarettes qui ont représenté 41% des retenues douanières en 2010.
La même année, les articles de sports représentaient aussi un grand pourcentage des saisies, a indiqué M. Hannoun, expliquant cela par la participation de l’Algérie à la coupe du monde de football. La majorité des produits contrefaits (61 % en 2010) et saisis par les douanes est d’origine chinoise.
L’inspecteur divisionnaire a expliqué que quotidiennement, la direction des douanes reçoit une quarantaine de requête (demandes d’intervention) dont la moitié se soldent par l’établissement de bulletins d’alerte. Les personnes impliquées dans les imitations frauduleuses encourent des amendes égalant 1 fois la valeur du produits confisqué et une peine d’emprisonnement de 2 à 6 mois.
Pour mettre un terme à la propagation de ce phénomène «le champ d’intervention des douanes, qui était limité aux produits d’importation et aux produits sous surveillance douanière, a été élargi à toutes les marchandises soupçonnées d’être contrefaites dans l’ensemble du territoire (douanier) national et aussi ceux destinés à l’exportation», a expliqué M.Hannoun. Pour M. Djebara, responsable au niveau de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les produits contrefaits représentent 25 à 30% du marché national soulignant par la même occasion les dangers des produits contrefaits, notamment quand il s’agit de médicament.Il a aussi relevé que le lien entre la contrefaçon et le financement du terrorisme était établi, avant d’ajouter que l’atteinte à la propriété intellectuelle était en train de devenir «la méthode de financement préférée des terroristes et des groupes criminels».