Les prix des produits alimentaires mondiaux sont tombés de plus de 18% en mars par rapport au même mois de l’année précédente, en raison d’une production mondiale abondante, a indiqué l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans son dernier bulletin mensuel de mars sur la situation alimentaire mondiale.
L’indice FAO des prix alimentaires, qui mesure la variation mensuelle des prix d’un panier de denrées échangées à l’échelle internationale, a ainsi baissé de 1% par rapport à mars et de 18% sur un an.
Les prix du sucre ont accusé une chute particulièrement forte en mars, ceux des huiles végétales, des céréales et de la viande ont baissé légèrement.
En revanche, les valeurs des produits laitiers ont augmenté pour le deuxième mois consécutif, à rebours de la tendance négative générale qui a dominé les autres marchés de produits.
Dans l’ensemble, sauf un répit en octobre 2014, l’Indice a baissé de manière continue depuis avril 2014, en raison d’une offre mondiale abondante de la plupart des produits qui le composent, a précisé l’agence onusienne dont le siège est à Rome.
L’indice FAO des prix des produits alimentaires est un indice pondéré qui mesure la variation mensuelle de cinq catégories principales de denrées alimentaires sur les marchés internationaux: céréales, viande, produits laitiers, huiles végétales et sucre.
L’Indice FAO des prix des céréales était aussi en baisse de 1,1 % en mars par rapport au mois de février et de 18,7 % sur une année. Après une reprise de courte durée vers la fin de 2014, l’Indice est reparti à la baisse depuis le début de 2015, sous le poids exercé par des disponibilités exportables importantes sur les cours internationaux.
Il en est de même pour l’Indice FAO des prix du sucre qui a connu sa plus forte baisse depuis février 2009 (9,2%), un recul qui reflète l’amélioration des perspectives de récolte dans les principaux pays producteurs de sucre, en particulier le Brésil, plus grand producteur et exportateur mondial de cette denrée, mais aussi la dépréciation continue de la monnaie brésilienne (le réal) par rapport au dollar US, lequel a chuté de plus de 10% au cours du mois.
En revanche, l’indice FAO des prix des produits laitiers a progressé de 1,7% par rapport à février, il est ainsi en hausse pour le deuxième mois consécutif.
L’inversion de la tendance à la baisse des prix mondiaux des produits laitiers, qui a prévalu entre mars 2014 et janvier 2015, est due principalement à l’offre limitée à l’exportation depuis l’Océanie et l’Europe, a ajouté la FAO.
L’Indice FAO des prix de la viande a enregistré une baisse de 1,0 % par rapport à sa valeur révisée de février. Ce fléchissement s’explique essentiellement par le recul des cours de la viande de volaille. Les prix de la viande ovine se sont également tassés, tandis que les cours de la viande bovine sont demeurés globalement inchangés.
La chute des prix est due à plusieurs facteurs importants, notamment une contraction de la demande à l’importation en Asie, où plusieurs pays affichent des gains de production considérables, et dans la Fédération de Russie, qui continue d’imposer des restrictions aux importations.
L’Indice FAO des prix des huiles végétales a baissé de 3,1% par rapport à février et atteint ainsi son plus bas niveau depuis septembre 2009, une baisse qui s’explique par la stagnation des prix du pétrole brut à un bas niveau qui continue de peser sur l’ensemble du groupe des huiles végétales.
Les disponibilités de céréales dans le monde resteront élevées
Depuis mars, la FAO a revu à la hausse (plus 2 millions de tonnes) ses prévisions 2014 concernant la production mondiale de céréales qui s’établit désormais à 2 544 millions de tonnes, principalement suite à pour une récolte de maïs plus importante que prévu dans l’Union européenne.
A ce niveau, la production mondiale de céréales en 2014 dépassera de 1% le record de 2013.
Les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de céréales en fin de campagne de 2015 ont été revues nettement à la hausse par rapport au mois dernier, et s’établissent maintenant à 645 millions de tonnes. Ce chiffre correspond à une augmentation de 14,8 millions de tonnes par rapport aux prévisions de mars et à une augmentation de 6,2% (38 millions de tonnes) par rapport aux chiffres de 2014.
Cette réévaluation s’explique par une modification des chiffres historiques des stocks (2004-2005 , 2013-2014) en Chine et en Inde.
Pour ce qui est des prévisions relatives à l’utilisation mondiale de céréales en 2014-2015, elles ont été révisées à la hausse depuis mars (près de 17 millions de tonnes en plus) pour s’établir à 2 493 millions de tonnes, soit 2,6% (63 millions de tonnes) de plus que les estimations révisées de la saison précédente.
Les ajustements apportés aux soldes de l’offre et de la demande de céréales en Chine et en Inde sont en grande partie responsables de cette révision.
L’utilisation totale de blé devrait approcher les 711 millions de tonnes, soit 7 millions au-dessus des prévisions du mois dernier et 2,7% (19 millions de tonnes) de plus que le chiffre de 2013-2014.
Enfin, les prévisions relatives au commerce mondial de céréales en 2014-2015 ont été relevées ce mois-ci de 3 millions de tonnes pour s’établir à 347,2 millions de tonnes, chiffre qui reste toutefois inférieur au niveau record de 2013-2014.