Une réunion a regroupé Belkhadem et ses principaux lieutenants à Alger, il y a un peu plus d’une semaine. Alors que Belkhadem proposait un agenda politique, arrêtait les dates de réunions du BP et du CC, certains de ses proches lui conseillent diplomatiquement de quitter le poste de secrétaire général au profit d’un candidat qui serait accepté de tous, «loyalistes» et redresseurs.
Suite à quoi, Belkhadem s’est emporté et opposé une fin de non-recevoir à toute nouvelle initiative de ce genre. La rupture consommée, Tou s’est positionné de l’autre côté de la barrière.
Deux noms semblent faire consensus, ces deux derniers jours, au sein du FLN : Amar Tou et Abdelkrim Abada, deux poids lourds qui ne se sont pas compromis dans des mouvements qui ont nui au parti.
Si Abada a été un des plus virulents opposants à Belkhadem au sein du mouvement dit de redressement et d’authenticité, Amar Tou a été, jusqu’à une date récente, un proche à lui, et ce n’est que depuis une semaine qu’il en a réellement pris ses distances de celui-ci.
A la source, une réunion a réuni, il y a moins d’une semaine, Belkhadem et certains de ses proches collaborateurs, au cours de laquelle certains lui ont carrément conseillé de se retirer de la présidence du parti pour laisser le temps de procéder à une nouvelle configuration du parti, qui pourrait, de ce fait, se faire dans le calme et la mesure.
Aussi, aujourd’hui, les deux clans placent leurs hommes : Abada pour le clan des redresseurs, Tou pour celui des « loyalistes ». Cette nouvelle guerre de tranchées risque néanmoins de faire long feu, car Belkhadem est en train de préparer la riposte, quitte à se mettre à dos les deux clans à la fois.
Les ministres du FLN Amar Tou, Tayeb Louh, Abdelaziz Ziari et Rachid Haraoubia, qui avaient demandé 72 h auparavant à Abdelaziz Belkhadem de démissionner de la tête du FLN, opposés à Belkhadem, ont boycotté la réunion du Bureau politique.
Une première au sein du clan Belkhadem. Mais on connait la hargne de cet ancien enseignant de Tiaret à chaque fois qu’il est mis dos au mur…
A. I-E.