Les procès de plusieurs d’entre eux se tiendront cette semaine: L’espoir des parents des détenus du Hirak

Les procès de plusieurs d’entre eux se tiendront cette semaine: L’espoir des parents des détenus du Hirak

Le procès de plusieurs détenus du mouvement populaire, dont les jeunes porteurs du drapeau amazigh, se tiendra ce lundi à Alger. Au lendemain de l’acquittement d’une manifestante à Jijel et de deux autres à Kherrata (Béjaïa), les parents de ces détenus espèrent la relaxe pour leurs enfants.

Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Les procès d’une vingtaine de détenus d’opinion, incarcérés dans le cadre du mouvement populaire contre le système politique, sont programmés pour demain lundi au tribunal de Sidi-M’hamed à Alger.  Au lendemain de l’acquittement d’une manifestante par la justice à Jijel et à Kherrata (Béjaïa), les parents de ces détenus, dont plusieurs sont poursuivis pour avoir porté l’emblème amazigh, souhaitent la libération de leurs enfants que les manifestants réclament chaque semaine, à l’occasion des marches de mardi et de vendredi.

Le Comité pour la libération des détenus a annoncé ces procès alors que le verdict dans l’affaire de 11 autres détenus est attendu ces mardi et mercredi.

Les procès de demain concernent les détenus Bacha Abdelkader, Dechicha Fazil, Ghimouz Akram, Benzine Kheiredine et Ihadadene Islam, Belkacem Karim, Kasmi Zinedine, Ayad Yakoub, et Bouanane Razane qui sont placés sous contrôle judiciaire depuis le 1er juillet. Il concerne également Dahmani Nour Elhouda-Yasmine (étudiante en droit à Saïd-Hamdine, détenue à El-Harrach) et Belaifa Fatiha (sous contrôle judiciaire) ainsi que Maati Salah (malade mental 100%, transféré à l’hôpital psychiatrique de Frantz-Fanon sur ordonnance du 10/10/2019 et un non-lieu sur ordonnance du 20/10/2019), arrêtés lors de la marche des étudiants le mardi 17 septembre à Alger, a précisé le Comité pour la libération des détenus.

Chami Arezki, Khebani Abdelbasset, Acherfouchf Amar, Belhoul Mohand Ameziane, Bounouh Nabil, Yahiaoui Hilal et Boualouache Kamel, arrêtés lors de la marche du vendredi 28 juin à Alger, et accusés d’atteinte à l’unité nationale pour avoir brandi le drapeau amazigh, passeront, eux aussi, devant le juge.

Cinq autres détenus accusés d’atteinte à l’unité nationale pour avoir brandi le drapeau amazigh, à savoir Bareche Hafid, Agouazi Mohamed, Darouiche Alaa, Batlis Bakir et Azougui Arezki seront fixés sur leur sort demain.

L’étudiant en sixième année médecine Smaïl Chebili, l’élue du RCD à l’APW de Tizi-Ouzou, Samira Messouci, ainsi que Elhadi Kichou, Amokrane Challal et Aouissi Mustapha-Hocine verront leurs procès s’ouvrir la même journée.

Pour les parents de ces détenus, l’acquittement des manifestants à Jijel, Béjaïa et le placement sous contrôle judiciaire de l’activiste de Bordj-Bou-Arréridj, Brahim Laalami, permettent l’espoir de voir la fin du cauchemar infligé arbitrairement aux détenus.

Ces mardi et mercredi, c’est le verdict de 11 autres détenus qui est attendu aux tribunaux de Sidi-M’hamed et Bab-el-Oued. L’autre détenu qui retient l’attention est le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, incarcéré depuis plus de quatre mois. Il a été évacué la semaine passée en urgence à l’hôpital Mustapha-Pacha où il a subi une intervention chirurgicale.

Sa fille Nabila a lancé un véritable cri d’alarme, alertant sur la situation de son père. «Mon père va sur ses 87 ans et au lieu d’être entouré des gens qui l’aiment, sa compagnie se résume à des policiers qui le surveillent et qui bloquent chaque entrée», a-t-elle regretté, affirmant que Lakhdar Bouregaâ n’est pas un dangereux criminel qui risque de s’enfuir à tout moment.

«Son seul crime a été de défendre son pays. Crime qu’il commet depuis 65 ans et qui, si la situation ne change pas, lui coûtera la vie», a-t-elle affirmé.

Rappelant que son père s’est engagé dans la révolution algérienne contre le colonialisme français dès la première heure et dans le mouvement populaire également, elle a avoué qu’elle  préfère son père en symbole vivant qu’en martyr.

«Aidez-nous à le libérer, aidez-nous à le sortir de cette situation», a-t-elle lancé.

Elle a souligné qu’après son arrivée à l’hôpital afin d’avoir de ses nouvelles, elle n’a pas été autorisée à lui rendre visite et ce n’est que par pur hasard si elle l’a aperçu au détour d’un couloir sur un fauteuil roulant.

«Il m’a souri mais son sourire était teinté de fatigue, je n’avais jamais vu mon père dans cet état», a-t-elle encore alerté.

Karim Aimeur.