Les opportunités d’investissement offertes par l’Algérie dans le secteur de la PME et les différentes mesures prises par l’Etat pour rendre le climat des affaires plus attractif ont été présentées, hier, à Alger, lors d’une rencontre entre des responsables économiques et experts algériens et leurs homologues français.
Il s’agit d’une rencontre de deux jours entre des financiers, des juristes et des hommes d’affaires algériens ainsi que des membres de l’association française « Finances et conseil », qui active dans le montage d’opérations financières et le développement de partenariats entre des PME de la région française Paca (Provence, Alpes et Côte d’azur) et leurs homologues des pays de la rive sud de la Méditerranée, dont l’Algérie.
A cette occasion, le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (Abef), M. Abderrahmane Benkhalfa, a affirmé que de nombreux secteurs d’activité en Algérie constituent une « aubaine » pour les investisseurs. A commencer par les banques nationales qui ont mis en place des » corridors spécifiques » visant à familiariser les PME productrices avec le crédit documentaire (crédoc).
Le corridor spécifique est un ensemble de mesures de nature organisationnelle qui constitue un apport de la communauté bancaire, sur forte recommandation des pouvoirs publics, pour faciliter aux PME productrices l’importation des matières premières, des composants et des produits semi-finis nécessaires à leur production, a expliqué M. Benkhalfa, lors d’une rencontre algéro-française sur les PME.
Selon le représentant de l’Abef, ces mesures sont déjà en cours, puisque sur le millier d’opérations de credoc que les banques ont effectuées depuis août 2009, « il y en a qui ont été traitées avec doigté et flexibilité car elles concernent des PME productrices qui emploient de la main-d’oeuvre algérienne ». « Ce corridor spécifique est déjà mis en place et s’élargit selon le style de maison de chaque banque », a ajouté ce responsable.
Les mesures consistent à faciliter l’accueil au niveau des agences de banques, à étudier les dossiers, les coûts et commissions, les délais de mobilisation du crédoc, le financement en dinars du crédoc, la liste des correspondants à l’étranger, a fait savoir M. Benkhalfa, soulignant, par ailleurs, l’existence de formations qui seront dispensées aux chargés des opérations credoc au niveau des PME.
Par ailleurs, s ‘adressant aux financiers et hommes d’affaires français présents, M. Benkhalfa a souligné la possibilité de développer des partenariats, notamment dans des activités comme la transformation de produits de la pêche, l’automobile et la mécanique, l’électronique et l’informatique, la transformation agroalimentaire.
Pour le premier responsable de l’Abef, il existe de nombreuses activités économiques à même de créer de la valeur ajoutée sans passer par des investissements lourds, à l’image de l’oléiculture ou de la conservation de la tomate.
Pour sa part, un expert comptable et commissaire aux comptes, M. Hamid Mohamed Lamine, a estimé que la mise en application du nouveau système comptable qui répond aux normes internationales a contribué à rendre le climat des affaires en Algérie plus attractif.
Il a relevé que plus de 1 000 comptables et experts comptables ont été formés jusqu’à présent pour appliquer ce nouveau système sur le terrain. De son côté, M. Samir Hamouda, responsable d’un cabinet d’avocats, a appelé à l’élaboration des textes d’application du code de l’investissement, précisant que l’environnement de l’investissement en Algérie est « l’un des plus favorables du bassin méditerranéen ».
Le président de l’association française « Finances et conseil », M. Xavier de Fornel, a indiqué que cette rencontre lui a permis, ainsi qu’aux 17 membres de sa délégation, de s’enquérir des opportunités d’investissement en Algérie.
« Il existe de nombreux secteurs porteurs tels que la transformation des produits de la pêche, l’agroalimentaire, la mécanique (…). Dès notre retour en France nous allons les transmettre aux entreprises (quelque 3 500) que comprend notre réseau déployé au niveau de la région Paca ».
Dans ce sillage, M. de Fornel a rappelé qu’une première rencontre avait était été organisée en janvier 2009 à Alger dans le but d’identifier des partenaires algériens (banquiers, juristes, experts comptables et chefs d’entreprise) qui contribueront, a-t-il dit, à l’émergence d’éventuelles joint-ventures entre les opérateurs des deux pays.
Nassim I.