Les prix du poisson prennent le…large

Les prix du poisson prennent le…large

Trois fois plus cher que la banane

Constat n Le poisson est devenu un produit alimentaire de luxe. Finies les années où la sardine garnissait presque quotidiennement la table des Algériens.

La consommation du poisson en Algérie est nettement insuffisante. Elle est seulement, de 5 kg par habitant/an.

Ainsi, la sardine notamment, qui était, il n’y a pas si longtemps, l’un des plats par excellence de bon nombre de familles, est devenue, par la force des choses, un produit de luxe pas toujours accessible aux bourses moyennes.

On n’en garde plus aujourd’hui que des souvenirs d’une époque d’abondance.

La donne n’est plus la même et le moins qu’on puisse dire est que le poisson n’est plus à la portée de tout le monde.

Le consommateur est face à un dilemme : songer à changer son régime alimentaire ou débourser plus. Et pourtant, toutes les conditions devraient offrir à l’Algérie, le statut d’un pays, non seulement producteur mais aussi, avec ses 1 200 km de littoral, exportateur.

Un vœu pieux pour l’instant. En attendant, au niveau des marchés à poisson, les prix prennent quotidiennement leur envol, donnant le tournis en période hivernale, quand le produit est disponible car ce n’est toujours pas le cas. Dans certaines localités de l’intérieur du pays, la sardine est complètement méconnue du consommateur.

Pis encore, selon bon nombre de témoignages, ces prix sont aussi insoutenables au niveau des villes disposant d’un port de pêche. Jugeons-en : à Zemmouri qui n’est qu’à une dizaine de kilomètres du port de Cap Djinet, à titre illustratif, le prix de la sardine varie entre 300 et 350 DA.

Le constat est le même partout. Pratiquement aucun marché n’y échappe. Et, il ne faut en aucun cas songer à se rendre chez le restaurateur du coin pour déguster un plat de sardines.

Eux aussi, ont toutes leurs excuses justifiant les prix exercés. Encore un produit de large consommation qui s’ajoute ainsi à une liste déjà longue de produits qu’on ne peut plus se permettre.

Face à une absence inexpliquée de tout organisme de contrôle ou de régulation, les vendeurs ne semblent plus inquiétés.

Le poisson est en effet trois fois plus cher que la banane qui nous parvient de la si lointaine Côte d’Ivoire.

Une situation qui en dit long sur un dysfonctionnement à tous les niveaux.

Ceux qui ont malmené la politique de développement de la pêche et des ressources halieutiques et de l’aquaculture sont interpellés..

Farid Houali