Les prix du pétrole terminent la semaine près de 49 Dollars: Fin de la série noire?

Les prix du pétrole terminent la semaine près de 49 Dollars: Fin de la série noire?

Le gouvernement a-t-il la baraka? Trop tôt pour l’affirmer. Mais à voir la manière dont le baril est en train de remonter la pente ça en a l’air. Cependant, si le gouvernement et les forces vives de la nation doivent se retrousser les manches pour tenter de surmonter la crise financière difficile que traverse actuellement le pays, ils ne peuvent non plus y parvenir sans une amélioration de la conjoncture du marché pétrolier.

L’année 2017 ne sera probablement pas une année de tout repos pour le pays qui continue à dépendre de ses exportations d’hydrocarbures. Le prix du brut qui semblait sur une courbe ascendante depuis que l’Opep et ses 11 alliés hors cartel ont décidé de réduire leur offre de près de 1,8 million de barils par jour a fondu de 16% en l’espace d’un mois.Entre le 23 mai et le 26 juin où il s’affichait tout juste au-dessus des 45 dollars. Une perte de 10 dollars en seulement 30 jours.

La plus forte baisse en un mois depuis juillet 2015. Une situation qui avait été corrigée après l’accord historique conclu le 28 septembre à Alger en marge du 15ème Forum international de l’Energie qui a débouché le 10 décembre de la même année sur une réduction de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole de l’ordre de 1,2 million de barils par jour, auxquels sont venus s’ajouter les 558.000 b/j de la Russie et de 10 autres pays non-Opep. Le répit a été de courte durée. Après s’être maintenus, en moyenne, au-dessus de la barre des 50 dollars depuis pratiquement le début de l’année, les prix du pétrole ont renoué avec leur péché mignon: le plongeon. Pour descendre sous les 45 dollars. La semaine qui s’est achevée le 30 juin a redonné un brin d’espoir. Les cours de l’or noir ont affiché une nette progression lors de cette séance pour l’achever à 48,98 dollar à Londres soit un gain de 1,35 dollars par rapport à la veille.

A New York, le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a gagné 1,11 dollar à 46,04 dollars sur le contrat pour livraison en août. A quoi est due cette relative embellie? Les prix continuaient de profiter de l’annonce d’une production américaine en baisse, nous dit-on. Le département américain de l’Energie avait indiqué, le 28 juin, que l’extraction de brut avait reculé de 100.000 barils par jour au cours de la semaine dernière. «La production américaine a subi son plus fort recul hebdomadaire depuis juillet 2016, apaisant un peu les inquiétudes sur une offre en hausse en provenance des Etats-Unis…», faisait remarquer Stephen Brennock, analyste chez PVM.

Est-ce la fin de la série noire? Les experts sont sceptiques. «Le marché de l’énergie est encore loin de rattraper ses pertes subies lors des cinq semaines précédentes. La tendance à long terme, comme les fondamentaux du marché, indiquent une même direction – la baisse», a expliqué David Madden, analyste chez CMC Markets UK. «Depuis la fin février, le pétrole s’inscrit clairement dans une tendance en repli, et même s’il remonte de quelques dollars, ce mouvement de fond demeurera. Le marché souffre toujours d’une surabondance d’offre et d’une demande faible», a-t-il ajouté. La perspective de voir les producteurs américains de pétrole de schiste jeter l’éponge est toutefois réelle. «Cela suggère que la récente chute des prix commence à avoir un impact sur ce que font les producteurs (américains, Ndlr) sur le terrain», souligne Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Cela servirait l’objectif de l’Opep qui table sur un rééquilibrage du marché d’ici la fin de l’année. Ce qui doit se traduire par un rebond des cours de l’or noir. Un sérieux coup de pouce pour le Plan d’action du gouvernement.