Les prix du pétrole risquent de plonger sous les 50 Dollars, L’Algérie tiendra-t-elle le coup?

Les prix du pétrole risquent de plonger sous les 50 Dollars, L’Algérie tiendra-t-elle le coup?

Le pays a besoin d’un baril de plus de 100 dollars pour équilibrer son budget

Le pays qui a besoin d’un baril de plus de 100 dollars pour équilibrer son budget et mener à bien ses projets de développement économique risque de broyer du noir les six premiers mois de l’année prochaine.

Les rapports alarmants de la Banque d’Algérie et ceux livrés régulièrement par le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis) vont certainement se corser.

Les prix du pétrole qui poursuivent leur dégringolade ne peuvent que contribuer à la détérioration d’une situation qui était déjà assez compromise.

La dernière note de conjoncture de la Banque d’Algérie indiquait que «les réserves officielles de change se sont contractées à 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014, après une progression au second semestre de 2013 à 194 milliards de dollars…» tandis que le Fonds de régulation des recettes s’est de son côté contracté de 465,29 milliards de dinars.

Passant de 5238,80 milliards de dinars à 4773,51 milliards de dinars. Les chiffres livrés par le Cnis signalaient de leur côté que l’excédent commercial avait reculé de 18% pour les neuf premiers mois de 2014 par rapport à la même période en 2013. 5,39 milliards de dollars contre 6,6 milliards de dollars.

Les importations «se sont établies à 43,83 milliards de dollars contre 41,93 milliards de dollars en hausse de 4,55% durant la même période de comparaison», soulignait le document des services des douanes.

Pas de quoi s’affoler mais il faut reconnaître que cela devient préoccupant. Comment pourrait-il en être autrement avec un baril qui donne l’impression de vouloir s’enfoncer sous la barre des 60 dollars alors que le pays a besoin d’un baril de plus de 100 dollars pour équilibrer son budget et mener à bien ses projets de développement économique.

La conjoncture actuelle indique qu’il va falloir prendre son mal en patience.

L’offre restera surabondante durant les six prochains mois et le marché restera certainement à l’écoute de cette guerre sournoise des prix que se livrent l’Arabie saoudite et les Etats-Unis. Principaux responsables de la dégringolade des cours de l’or noir. Ces derniers sont tombés de 115 dollars en juin à moins de 70 dollars actuellement.

Une saignée qui peine à être stoppée même si elle a connu une légère accalmie mardi.

En effet, hier aux alentours de midi le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 66,71 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 52 cents par rapport à la clôture de lundi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance grappillait 62 cents, à 63,67 dollars. Les choses ne s’annonçaient pas aussi bien en début de séance.

Le baril de brut coté à Londres était tombé à 65,29 dollars. Son plus bas niveau depuis septembre 2009. Quelle était la raison de ce plongeon?

Le rapport de la banque d’affaires Morgan Stanley, et les déclarations d’un représentant officiel de la compagnie pétrolière du Koweït seraient à l’origine de ce nouveau plus bas.

«La compagnie pétrolière du Koweït table sur des prix du pétrole autour de 65 dollars le baril pour les six prochains mois… Tandis que Morgan Stanley a réduit ses estimations sur le prix du Brent à 70 dollars contre 98 dollars auparavant, avec un scénario baissier allant jusqu’à 43 dollars le baril au deuxième trimestre», ont indiqué David Hufton et Tamas Varga, analystes chez PVM. Les pays producteurs à l’instar de l’Algérie n’ont pas fini de broyer du noir. Une petite lueur d’espoir tout de même.

«Ce qui semble plus important à noter c’est que le niveau de production de pétrole non-conventionnel, comme le pétrole de schiste aux États-Unis et le brut tiré des sables bitumineux du Canada, ne soient plus rentables dans le long terme» expliquent les experts de Commerzbank qui estiment qu’un rééquilibrage de l’offre pourrait s’opérer vers le deuxième semestre 2015.

L’Algérie tiendra-t-elle le coup d’ici là? Certainement… mais en puisant dans son

bas de laine…