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Les cours de l’or noir ont clôturé la semaine en touchant leur plus haut niveau depuis 2014 à New York, la conjoncture géopolitique leur laisse une incontestable marge de progression.
Le second semestre 2018 se présente sous de bons auspices pour l’Algérie. Comme pour tous les pays producteurs qui ont pâti de la dégringolade des prix du pétrole. Les six derniers mois de l’année, qui s’annonçaient assez risqués pour l’économie nationale eu égard à l’incertitude qui pesait sur eux, ne seront apparemment pas un parcours du combattant. Un long fleuve tranquille? certainement pas. Disons que s’ils venaient à montrer une certaine stabilité, il est acquis que 2018 sera traversée sans anicroche. L’Algérie pourra continuer son petit bonhomme de chemin vers le destin qu’elle s’est tracée: celui du développement avec comme objectif de moins dépendre de ses exportations d’hydrocarbures, de son pétrole. Les choses ne se présentaient pas sous d’aussi bons auspices pourtant. La réunion Opep-non Opep qui s’est tenue le mois dernier était sous les feux de la rampe scrutée comme on attend le croissant de lune qui annonce la fête de l’Aïd. Ce n’est pourtant pas à un divertissement qu’étaient conviés les 24 membres de cette alliance. Mais à décider du relèvement de leur production qui scellerait leur avenir, celui de leur stabilité pour bon nombre d’entre eux. Le consensus s’est fait autour d’une baisse de l’ordre de 700.000 barils par jour. Contre toute attente les prix ont rebondi. Cela n’avait rien d’un miracle. Cette décision n’a pas arrêté la marche en avant du baril. Les spécialistes l’ont jugé insuffisante pour pallier le défaut des productions iranienne et vénézuélienne visées par des sanctions américaines. D’autres facteurs et non des moindres sont venus s’ajouter à ce constat. Il y a eu la baisse de la production en Libye dont le pétrole est au centre de la crise qui frappe ce pays depuis l’assassinat de l’ex-chef de la Jamahiriya. Le gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli, reconnu par la communauté internationale et le maréchal Haftar homme fort de la Cyrénaïque se disputent son contrôle. Dans le sillage de cette information s’est greffée l’injonction des Etats-Unis à tous les pays s’approvisionnant en pétrole iranien d’arrêter leurs importations d’ici le 4 novembre. A défaut, ils s’exposeraient aux sanctions américaines rétablies après la remise en cause de l’accord sur le nucléaire iranien par le président américain. Une menace qui a fait bondir le baril de 1,58 dollar à Londres et de 2,45 dollars à New York passant au-dessus de la barre des 70 dollars. On était le 26 juin. La veille de la publication des chiffres sur les stocks aux Etats-Unis par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA). Le verdict est tombé. Lors de la semaine achevée le 22 juin, les réserves commerciales de brut ont baissé de 9,9 millions de barils pour s’établir à 416,6 millions, alors que les analystes interrogés par l’agence Bloomberg prévoyaient un recul plus modeste de 3 millions de barils. Le baril a fait un nouveau bond spectaculaire, gagnant près de deux dollars à New York. Une cadence qui devait s’amplifier. Imperturbables, les cours de l’or noir ont clôturé la semaine en touchant leur plus haut niveau depuis 2014 à New York. Vendredi à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c’était le dernier jour de cotation, a terminé à 79,44 dollars, en hausse de 1,59 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour la même échéance a clôturé à 74,15 dollars enregistrant un gain de 70 cents. «Les tensions géopolitiques font monter la pression de perturbations de l’offre, ce qui fait grimper les cours à court terme», a indiqué Lukman Otunuga, analyste chez Fxtm. Les prix du pétrole ont apparemment encore de beaux jours devant eux. La conjoncture géopolitique actuelle leur laisse incontestablement une confortable marge de progression.
