Pour l’Algérie ce niveau des cours de l’or noir demeure insuffisant si elle veut assurer ses équilibres budgétaires et éviter une dégradation de ses réserves de change.
Les pays membres de l’Opep finiront-ils par réduire leur production? Cette alternative constituerait un signal fort pour le marché pétrolier afin de mettre un terme à la dégringolade des prix du pétrole. L’initiative fait son petit bonhomme de chemin. «Nous avons évoqué le marché pétrolier international et réaffirmé notre position à défendre le prix du pétrole» avait déclaré le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Rafael Ramirez, le 12 novembre dernier à Alger, à l’issue d’un entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le chef de la diplomatie vénézuélienne avait souligné l’existence d’une «convergence de vues» entre les deux pays à ce sujet. Depuis, la mayonnaise donne l’impression d’avoir pris. Paroles d’experts. «Alors que l’on croyait (jeudi) que l’issue la plus probable serait un simple maintien des quotas de production, ce qui avait pesé sur les cours, les propos du délégué vénézuélien, le ministre des Affaires étrangères Rafael Ramirez, ont fait grimper les prix car le pays serait prêt à réduire sa production si les membres de l’Opep s’accordaient sur une diminution lors de leur réunion du 27 novembre prochain», faisaient remarquer les analystes de Commerzbank.
Le Venezuela et l’Équateur, se sont prononcés pour cette option à laquelle serait favorable la Russie principal exportateur mondial de brut en dehors de l’Opep qui pâtit elle aussi de la baisse des prix du pétrole. «Nous n’avons pas de technologies aussi performantes qu’en Arabie saoudite pour baisser rapidement la production ou l’augmenter, mais nous discutons de cette question et travaillons là-dessus au sein du gouvernement, notamment du point de vue de la rationalité d’une telle mesure» a déclaré vendredi dernier le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, cité par l’agence Ria Novosti.

«Les contacts bilatéraux se multiplient actuellement entre pays membres de l’Opep.
L’Iran, le Venezuela et la Libye plaident pour un accord de réduction de la production,» indiquaient de leur côté les analystes d’Aurel BGC (Une entreprise française d’investissements présente sur les plus grandes places financières du monde). La dernière réaction officielle de l’Algérie concernant la question de la dégringolade des prix du pétrole émane du grand argentier du pays. Vu que la conjoncture ne s’est guère améliorée elle n’a certainement pas changé. «Cette tendance (baissière, Ndlr) «ne menace pas pour l’heure les équilibres internes et externes du pays mais constitue une alerte prise sérieusement en compte par les autorités», avait déclaré le 11 novembre dernier à Alger le ministre des Finances, Mohamed Djellab.
Les cours de l’or noir ont perdu plus de 30% de leur valeur depuis le mois de juin. Une situation qui inquiète à plus d’un titre un certain nombre de pays producteurs (L’Algérie, le Venezuela, l’Iran, la Russie…) dont les économies ont besoin d’un baril à plus de 100 dollars pour équilibrer leurs finances et mener à bien d’importants projets de développement économique. On demeure encore loin du compte. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a clos la semaine à 80,36 dollars, en hausse de 1,03 dollar par rapport à la séance de jeudi dernier. Le baril de «Light Sweet Crude» a, de son côté, affiché 76,51 dollars à New York. Pour l’Algérie ce niveau des cours de l’or noir demeure insuffisant si elle veut assurer ses équilibres budgétaires et éviter une dégradation de ses réserves de change.
La remontée du baril vers des sommets étant incertaine, pour le moment, il ne reste plus à l’Opep que de faire baisser la pression pour se donner une petite bouffée d’oxygène. Rendez-vous le 27 novembre prochain…