Les prix du pétrole prêts à s’enfoncer sous les 50 dollars: L’Algérie retient son souffle!

Les prix du pétrole prêts à s’enfoncer sous les 50 dollars: L’Algérie retient son souffle!

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Les cours de l’or noir se rapprochent irrésistiblement du prix qui a servi de base à la confection de la loi de finances 2019.

Le baril est en chute libre. Rien ne semble vouloir arrêter cet interminable plongeon. Les cours de l’or noir se tiennent prêts à s’enfoncer sous les 50 dollars. Ils se rapprochent irrésistiblement du prix qui a servi de base à la confection de la loi de finances 2019.

Et s’ils venaient à s’enfoncer davantage, ils ne laisseront pas de marge de manoeuvre au gouvernement, qui se serait passé volontiers d’un tel scénario pour clore l’année 2018 et affronter la prochaine beaucoup plus sereinement. 2019 sera-t-elle l’année «noire» tant redoutée? L’Algérie retient son souffle. Le pays compte sur le dispositif mis en place pour ne pas sortir ébranlé de cette tenace et dévastatrice crise financière.

Le baril de Brent de la mer du Nord qui a perdu 3,35 dollars lundi pour terminer à 50,47 dollars avant de faire relâche, hier, pour cause de fête de Noël indique que la menace est à prendre très au sérieux. Est-ce le retour à la case départ? Ce qui est sûr c’est que l’on n’en est pas encore là. Mais il faut malgré tout le redouter. Car si c’était le cas il remettrait en question tout le dispositif mis en place pour surmonter la terrible crise financière qui a mis à mal la trésorerie du pays, mis à sec le Fonds de régulation des recettes et érodé significativement des réserves de changes qui sont tombées de quelque 193 milliards de dollars en 2013 à 82,12 milliards de dollars fin novembre 2018.

Une chute vertigineuse du baril signifierait qu’il va falloir puiser encore plus dans ce bas de laine constitué grâce aux niveaux record qu’ils avaient atteint par le passé. Plus de 147 dollars en juillet 2018. Et ce n’est pas l’unique désagrément que pourrait subir l’économie nationale déjà minée par une facture des exportations qui reste astronomique malgré l’interdiction d’achat de nombreux produits.

Le déficit commercial qui s’est sensiblement réduit de plus de 60% (il s’est chiffré à 4,13 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de 2018, contre un déficit de 10,55 milliards de dollars sur la même période de 2017) grâce au rebond qu’a connu le baril, ne pourrait que se creuser. Tout comme il est à craindre que le recours au financement non conventionnel qui, en principe, devait être, selon la Banque d’Algérie, moins sollicité à partir du début de l’année prochaine, soit plus accentué. Un scénario qui pourrait faire exploser une inflation jusque-là maîtrisée autour de 4,5%. Pour le moment, le navire tient bon. Et il semble assez solide pour affronter la tempête sans grosses avaries. Des bases ont cependant été jetées pour réduire la dépendance du pays au pétrole. L’Algérie compte des réalisations d’envergure comme la sidérurgie et l’industrie du ciment.