Les prix du pétrole dégringolent: L’Arabie Saoudite tente de reprendre les choses en main

Les prix du pétrole dégringolent: L’Arabie Saoudite tente de reprendre les choses en main

Face à la dégringolade des prix du pétrole qui a perdu 20% de sa valeur en un mois et demi à cause de l’augmentation de la production de l’Opep et les prévisions pessimistes sur la croissance de la demande, l’Arabie Saoudite tente de reprendre les choses en main.

L’Arabie Saoudite a annoncé dimanche dernier à l’issue d’une réunion de l’Opep tenue à Abu Dhabi une baisse de ses exportations de pétrole de 500 000 barils/jour, soit 0,5% de l’offre mondiale, à partir de décembre. Elle entend ainsi stopper la dégringolade des prix du pétrole qui ont perdu 20% en un mois et demi, passant en dessous des 70 dollars pour le Brent de la mer du Nord.

En effet, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a perdu, hier, 1,53 dollar par rapport à la clôture de lundi à 68,59 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres et le baril de light sweet crude a cédé 1,38 dollar à 58,55 dollars dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Cette baisse qui s’explique par les déclarations du Président américain Donald Trump, demandant de ne pas baisser la production après le revirement de l’Arabie Saoudite qui avait augmenté son offre sur le marché suite aux pressions subies dans le sillage de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi avant de changer d’avis en annonçant la réduction de ses exportations et appelant les producteurs du pétrole à faire de même. Le ministre saoudien de l’Energie, Khaled al-Faleh, a d’ailleurs réitéré lundi l’engagement par son pays pris la veille en affirmant qu’«il faudrait une réduction approchant un million de barils par jour pour équilibrer le marché».

L’Arabie Saoudite est-elle en mesure de contredire la volonté de Donald Trump dans ce contexte marqué par des révélations choquantes au sujet de l’assassinat de Khashoggi ? Le marché a, en tout cas, pris au sérieux les propos tenus hier par le Président Trump qui a demandé à ne pas réduire l’offre et le baril a perdu près d’un dollar et demi. D’autant que les prévisions sur la demande du pétrole en 2019 ne sont guère rassurantes pour les exportateurs du brut. Et à moins d’un nouveau consensus sur la réduction de l’offre, engageant les producteurs de l’Opep et non-Opep, notamment la Russie, la démarche saoudienne ne stoppera pas la dégringolade des prix.  Le marché ne pourrait voir clair avant la prochaine réunion de l’Opep prévue en décembre.

L. H.