Rien ne semble vouloir arrêter la dégringolade de l’or noir. A ce rythme, les mesures prises par le gouvernement pourraient s’avérer insuffisantes, voire inefficaces…
Le baril de pétrole ne laisse pas de répit à l’économie nationale. Va-t-il pour autant l’envoyer en «enfer»? Les informations qui nous parviennent n’indiquent en tous cas que la situation n’est pas en train de s’améliorer. L’été est chaud, très chaud. Particulièrement sur le plan économique. Les prix du pétrole sont à leur plus bas niveau depuis six mois. Vers 11h 10 (heure algérienne) le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 53,04 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Ce qui équivaut à une baisse de 26 cents par rapport à la clôture de mardi dernier. Il était tombé à 52,28 dollars la veille, son plus bas niveau depuis le début du mois de février 2015, soit près de six mois.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 23 cents à 47,75 dollars. Il avait atteint de son côté, mardi dernier, son plus bas niveau en quatre mois, en affichant 46,68 dollars. Retour donc à la case départ… L’érosion de la trésorerie du pays ne doit pas connaître de répit. Reste à savoir quelle en sera l’ampleur. Il n’y a pas d’illusion à se faire: le prix du baril d’un tel niveau, voire moins, ne fait que retarder l’échéance. Le manque à gagner est énorme. «Le déficit de la balance des paiements qui a résulté du choc externe et du creusement du déficit du compte capital, et l’effet de valorisation négatif ont fait que les réserves officielles de changes (hors or) ont baissé à 159,918 milliards de dollars à fin mars 2015 contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014», soulignait le 13 juillet dernier la Banque d’Algérie dans sa note sur les tendances financières et monétaires au premier trimestre 2015. Les réserves de changes ont fondu comme neige au soleil (près de 20 milliards de dollars) en l’espace de trois mois, entre la fin du mois de décembre 2014 et celle du mois de mars 2015, suite à l’effondrement des cours de l’or noir, alors que la balance commerciale a accusé un déficit de plus de 6 milliards de dollars entre le mois de janvier et le mois de mai 2015. La baisse des exportations d’hydrocarbures couplée aux niveaux actuels des cours du baril, ne lui laisseront pas de répit. La surabondance de l’offre, la production du pétrole de schiste américain, le retour de l’Iran sur le marché pétrolier, l’Irak qui pompe à plein régime ainsi que l’Opep qui ne respecte pas son plafond de production, demeurent les principaux facteurs qui peuvent provoquer l’hécatombe. Un scénario en marche qui semble inexorable. Depuis l’annonce des dernières statistiques de la Banque d’Algérie, le baril de pétrole a de nouveau plongé de plus de 3 dollars à Londres et à New York en seulement deux semaines. Rien ne semble vouloir arrêter la dégringolade des cours de l’or noir; à ce rythme les mesures prises par le gouvernement pour la contrer (promotion de la production nationale, réduction de la facture des importations…) pourraient s’avérer insuffisantes, voire inefficaces… Pour le moment, l’Algérie soutient le siège avec les moyens du bord, en espérant qu’il ne durera pas plus de deux années.