La dernière note de conjoncture datée du 6 février publiée par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) fait état d’une forte fluctuation des prix des produits de base. Outre les conditions climatiques ayant fortement freiné la récolte agricole comme, c’est le cas aux Etats-Unis et dans certaines régions européennes.
Les perturbations qui secouent l’Egypte principalement, un des grands pays importateurs, ont rajouté leur grain de sel, déstabilisant ainsi la balance boursière. L’incertitude sur l’approvisionnement du premier importateur mondial du blé qui est l’Egypte a fait que les cours à terme du blé ont été clôturés sur la place de Chicago à la hausse. Les prix à terme du blé européen ont eu aussi les mêmes tendances.
L’augmentation a été estimée de 1,7%. Selon la note de conjoncture d’Algex, dans le marché de référence de Paris, le blé a été coté à 272,50 dollars, la tonne connaissant de ce fait son niveau le plus haut depuis mars 2008. Les cours du maïs se sont clôturés aussi à la hausse soit à 6,70 $ le boisseau, atteignant leur plus haut niveau depuis 2 années et demie.
Cette flambée est soutenue par les préoccupations sur l’approvisionnement suite à une grève qui a frappé l’Argentine, deuxième exportateur mondial de maïs. Le prix du sucre est également touché par cette fluctuation. Sur la place de New York, les cours à terme du sucre brut s’approchent d’un pic de 30 ans de 34,77 cents la livre, soutenus par le passage du cyclone qui a menacé les récoltes dans les principales régions productrices de l’Australie, troisième exportateur mondial de sucre, ainsi que les craintes sur les perspectives de la quantité d’exportation de l’Inde, deuxième producteur mondial de sucre. .Le prix du sucre brut pourrait atteindre 42 cents, la livre, dans les 4 prochaines semaines, souligne-t-on. A Londres, les cours à terme du sucre blanc ont clôturé à la hausse, atteignant, selon Algex, un sommet historique. Les conditions météorologiques défavorables ont affecté la production de betterave européenne ce qui a engendré une augmentation de 8,40 $, pour terminer à 827,60 $ la tonne.
Le café arabica a été coté sur la place de New York à 2,4930 $, la livre. A Londres, les prix à terme du café robusta ont augmenté de 2 $, pour clôturer à 2233 $, la tonne. Si les prix du riz ont connu une relative accalmie, le soja et l’oléagineux, le cuivre, entre autres, ont atteint des niveaux record. Par ailleurs, si les raisons à l’origine de la fluctuation des cours boursières de ces produits sur le marché mondial sont multiples, les conséquences sur le marché algérien ne seront que conséquentes. Selon un expert en économie, M. Abderhmane Mebtoul, cet état de fait engendrera encore une fois une hausse de la facture alimentaire dans la mesure où cette dernière a été marquée par une augmentation de 35% en novembre dernier.
ANTICIPER SUR LES APPROVISIONNEMENTS, PRÉCONISE M. MEBTOUL
Selon M. Abderhmane Mebtoul, plus de 75 % des besoins des ménages et des entreprises sont couverts par les importations. Les retombées des augmentations des cours des produits de base seront «importantes ». Tout dépendra de la zone (euro-dollar) où l’Algérie importera. La solution prise par le gouvernement algérien ayant trait à la subvention des produits de large consommation tels que le sucre et le blé, en réduisant entre autres des taxes, «doit être transitoire» car «ce n’est la pas la solution la plus appropriée». Et d’ajouter «le plus indiqué pour éviter une hausse de la facture c’est de redynamiser la production agricole et améliorer sa qualité». Selon l’économiste, le gouvernement «doit anticiper sur ces approvisionnements».