Le mois sacré terminé et la fête de l’Aïd El Fitr passée, alors que tout le monde s’attendait à la baisse des prix des fruits et légumes qui avaient atteint des sommets durant cette période, c’est le contraire qui se produit. Au niveau des marchés, ces produits sont inaccessibles pour la majorité des citoyens. Des plafonds de 200 DA sont affichés sans aucune gêne par des commerçants pour les haricots verts, la courgette ou les navets, des légumes de saison.
Une virée dans certains marchés de la capitale et des communes environnantes notamment ceux de Bir Mourad Rais et Bir Khadem nous renseigne sur la flambée des prix affichés par les vendeurs. Ils sont pratiquement inabordables pour les petites bourses surtout après les «épreuves» du Ramadhan. La fête de l’Aïd et la rentrée scolaire ne feront qu’appauvrir encore plus les familles à faibles revenus.
Cette période étant aussi celle des mariages, les commerçants ne ratent pas l’occasion de faire de grosse recettes. Hier matin, il y avait du monde dans les marchés même si les prix font fuir, comme disait une vieille femme au marché de Réghaia.
Ainsi, les courgettes, les haricots verts et les navets, légumes prisés pour la confection du couscous, un plat inévitable dans ces occasions, étaient cédés entre 150 DA le kg pour le premier et 200 DA le kg pour les seconds.
La grande affluence aidant, les commerçants affichaient et annonçaient leurs prix avec mépris. Ils ajoutent au prix exorbitant le mot «seulement», comme pour narguer leurs clients qui, festivités obligent, n’ont pas d’autre choix que de se plier aux conditions des vendeurs.
Les autres légumes ne sont pas plus abordables, et en dehors des oignons qui sont à 50 DA, tous les autres légumes dépassent les 60 DA, dont la pomme de terre. Le poivron est cédé entre 70, 90 et 110 DA le kg. Le prix de la carotte qui était de 35 DA avant le Ramadhan est de 70 DA le kg. Les aubergines sont à 60 DA, la laitue 120 DA et 100 DA les concombres.
La tomate, un autre produit de saison, est aussi d’un prix relativement en hausse avec 35 DA le kg pour la moindre qualité et 50 DA pour la bonne. Les fruits connus pour être hors de portée sont aussi inabordables.
Les pêches sont à 250 DA, les raisins entre 120 et 200 DA selon la qualité. Quant à la banane, son prix a atteint 150 DA, alors que la pomme est vendue entre 150 et 250 DA, la poire entre 90 et 130 DA.
Ces produits sont quelque peu moins coûteux chez les marchands ambulants, mais souvent de moindre qualité. Devant cette flambée, et en dehors des citoyens aisés ou obligés d’acheter des légumes pour des fêtes, plusieurs ont préféré quitter les marchés pour se rabattre sur des pâtes.
Il est rare de trouver des paniers pleins comme avant. Les commerçants expliquent cette flambée par la rareté des produits due essentiellement à la mauvaise distribution et à une reprise timide au niveau des marchés de gros.
K. O.