Les prisonniers du FIS réclament la grâce

Les prisonniers du FIS réclament la grâce
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C’est la foire d’empoigne dans les mouvements sociaux ! Profitant des largesses et de la générosité conjoncturelle du pouvoir face à l’écume de la rue, les prisonniers politiques des années de plomb (1991-1992), réclament eux aussi de la clémence de l’Etat. «Nos enfants ont le droit de bénéficier de la charte pour la paix et la réconciliation. Ils sont oubliés », crie à qui voudrait bien l’entendre le coordinateur des familles des prisonniers politiques, Mustapha Ghazal dans une lettre rendue publique hier.

Selon lui, plus de 100 personnes condamnées à mort ou à perpétuité sont toujours dans les prisons. « Ils sont des oubliés de la charte nationale pour la paix et la réconciliation. Nos enfants, des militaires et des civils, sont jugés par des tribunaux militaires et condamnés à des peines lourdes. Leur condamnation ne repose pas sur des faits. Ils ont eu droit à des procès d’intention », ajoute Mustapha Ghazal dans sa plaidoirie. «Ils sont condamnés pour leur appartenance au FIS dissous », ajoute-t-il.

Les familles de cette catégorie de prisonniers se disent «inquiètes» sur le sort de ses enfants. «Nous avons tapé à toutes les portes. Nous avons demandé même une autorisation pour organiser un meeting au niveau de la salle Atlas d’Alger, mais en vain. La wilaya nous a opposé un refus», s’indigne Mustapha Ghazal. Mais ces familles ne comptent pas baisser les bras. Elles vont ainsi relancer leur demande pour organiser son action «vendredi prochain».

Cette affaire s’ajoute à celle soulevé, il y a quelques semaines, par un ancien dirigeant de l’ex-FIS, El Hachemi Sahnouni. Ce dernier, rappelons-le, avait suscité une polémique en annonçant que le chef de l’Etat va gracier les détenus islamistes, notamment ceux qui ont été arrêtés au début des années 1990 au lendemain de l’interruption du processus électoral et la dissolution du FIS. «Les détenus islamistes seront bientôt libérés, notamment ceux qui ont été arrêtés en 1991 et 1992, sauf ceux qui sont impliqués dans les attentats à la bombe et les viols. Tous les autres seront libérés », avait-il affirmé. «Nous savions depuis quelques temps déjà que le président allait signer un décret pour libérer les détenus islamistes. Cela se confirme de jour en jour », avait-il dit. Mais le premier Ministre Ahmed Ouyahia a catégoriquement exclu cette perspective, arguant du fait que la charte pour la paix et la réconciliation a définitivement tranché la question.