Vendredi 2 juillet 2010. La date était gravée dans l’esprit des Africains, plus particulièrement celui des Ghanéens depuis un moment.
Ce jour-là, leurs Black Stars ne devaient pas céder face à leurs adversaires sud-américains ; ils devaient leur rendre coup pour coup.
A la fin de ce dur test, lorsque l’arbitre partial siffla la fin de la partie, certains joueurs n’avaient pas trop leurs esprits. Ils crurent ne s’adresser qu’aux spectateurs, oubliant que leur production allait être reprise par tous les journaux du monde entier.
Alors, spontanément, ils déclarèrent : «Eh bien, mesdames et messieurs, nous espérions que nous n’aurions jamais à jouer d’autres matchs aussi durs que celui d’aujourd’hui, l’arbitre et le joueur Suarez ont tout bousillé. Nous avons tout donné pour représenter dignement le continent, l’arbitre en a voulu autrement. Dommage pour l’Afrique.» Ces propos firent des joueurs des personnalités populaires en Afrique.
L’exploit des Baby Black Stars leur vaudra la reconnaissance éternelle de toute la nation africaine. Les Ghanéens n’auraient jamais été battus sans la série de penalties, et pour les Sang et Or, il était temps de corriger cette erreur de l’histoire. Tout le continent africain a retenu son souffle pendant presque un mois, au cours duquel fut menée la bataille contre les grands d’Europe ou d’Amérique. Le football fut le sujet de l’année en 2010 en Afrique du Sud, le seul sujet.
Ghanéens et Sud-Américains s’étaient affrontés pendant cent vingt minutes. Ils s’étaient séparés sans pouvoir se départager. Ce furent les Ciel et Blanc qui s’imposèrent grâce aux tirs au but. Mais ce sont les Ghanéens qui ont confirmé de la plus éclatante manière leur supériorité en remportant tous leurs matchs jusqu’à ce quart de finale. Malheureusement, la maladresse d’Asamoah Gyan, le meilleur buteur ghanéen de cette Coupe du monde, va laisser un goût d’inachevé à cette rencontre.
L’élimination du Ghana à l’épreuve fatidique des tirs au but va décevoir les nombreux fans du «village de la Coupe du monde». Certains en pleureront d’ailleurs. Cette défaite bien que douloureuse n’a pas empêché Paul Tientcheu, l’initiateur du « village de la Coupe du monde», de diffuser d’autres rencontres : «Je vais toujours diffuser les matchs. Malgré la défaite du Ghana, le Mondial continue. Le match était à la portée des Ghanéens. Je dis bravo au Ghana qui a réussi à réécrire l’histoire du Cameroun et du Sénégal. »
En dépit de la sortie prématurée des black starlettes aux portes des quarts de finale de la Coupe du monde, chaque joueur a perçu une prime de 20 000 dollars chacun (15 800 euros), soit environ 10 millions de francs CFA en guise d’encouragement de la part de l’Etat ghanéen. Malgré le scénario rocambolesque de leur élimination, les Black Stars, passés tout près d’être la première équipe africaine à accéder au dernier carré d’un Mondial, ont été accueillis en héros à leur retour à Accra, lundi soir. Le versement des primes a été annoncé par le président ghanéen John Atta Mills, lors d’une réception hier à midi. «Même si vous n’avez pas ramené la coupe à la maison, vous avez gagné les cœurs et les esprits des gens en Afrique et dans le reste du monde », a dit le chef de l’Etat. L’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a rendu hommage aux Black Stars en qui il a vu «de grands ambassadeurs du jeu et de l’Afrique». «A un moment, ma réaction en assistant à ces dernières minutes dramatiques a été : ‘‘qu’est-ce que c’est injuste !’’ Mais en fait, tout en perdant le match, vous en êtes sortis vainqueurs », a déclaré le prix Nobel de la paix en 2001.
Rappelons que le Ghana a été éliminé vendredi aux tirs au but par l’Uruguay. A la dernière seconde des prolongations, alors que le score était de 1-1, l’attaquant de Rennes Asamoah Gyan a expédié sur la barre un penalty qui aurait envoyé son équipe
en demi-finale.
Lothar Matthäus ne sera pas le futur coach du Cameroun
La Fecafoot a démenti l’existence de pourparlers avec Lothar Matthäus, candidat à la succession de Paul Le Guen au poste de sélectionneur des Lions indomptables. La semaine dernière, la presse avait fait l’écho de supposés contacts entre la Fédération camerounaise de football et le technicien allemand Lothar Matthäus, dans le cadre de la succession de Paul Le Guen à la tête des Lions indomptables.
Apparemment surpris par cette nouvelle, le secrétaire général de la Fecafoot Tombi, à Roko, a réagi en faisant savoir qu’il n’y avait eu aucun contact entre les instances du football camerounais et l’ancienne gloire du football allemand. « C’est son agent qui agite la presse en faisant circuler une fausse information. Nous sommes, certes, à la recherche d’un successeur à Paul Le Guen, mais il n’y a eu aucun contact avec Matthäus tel que présenté dans la presse », a précisé le dirigeant.