Les présidentielles risquent d’être zappées, Bouteflika aurait-il repris la main ?

Les présidentielles risquent d’être zappées, Bouteflika aurait-il repris la main ?
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Et revoilà Bouteflika ! Au moment où beaucoup d’observateurs politiques s’accordent à constater l’incapacité irréversible du président de la République à reprendre ses fonctions, voilà qu’il pointe du nez deux fois en une semaine à la télévision publique. d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, le 3 septembre et le Premier ministre Abdelmalek Sellal, deux jours plus tard, il vient de s’offrir les lumières des projecteurs, hier, en recevant une seconde fois Abdelmalek Sellal et le chef de la diplomatie Mourad Medelci.

Selon l’agence APS, M. Sellal a présenté, au cours de cette audience, au Chef de l’État un exposé sur l’action du gouvernement liée à la rentrée sociale dans ses divers aspects. M. Medelci, quant à lui, lui a rendu compte des activités de la diplomatie algérienne, notamment celles en rapport avec les questions d’actualité dans le monde. Mais au-delà de la teneur très formelle de cette dépêche laconique, le message subliminal suggère que le président de la République est définitivement sur la voie de la guérison et qu’il va reprendre par «doses homéopathiques» ses fonctions.

Il serait en effet naïf de croire que ces successives mises en scène s ne sont pas le signe d’une reprise en main des affaires au sens politique du terme. Le président dont le 3ème mandat s’achève dans moins de sept mois, suggère qu’il n’a pas encore dit son dernier mot dans la course à la magistrature suprême. A défaut de pouvoir succéder à lui-même, il compterait sur une pirouette pour redevenir le maître du jeu.

Le fait qu’il ait reçu les trois plus hauts responsables du pays, le Premier ministre, le chef de l’armée et le ministre des Affaires étrangères est en soi un message codé selon lequel, il garde un oeil vigilant sur ces trois domaines sensibles qui relèvent de ses prérogatives constitutionnelles. En recevant ce triumvirat, Bouteflika laisse entendre que c’est toujours lui qui commande et c’est lui l’inspirateur de la politique du gouvernement, du déploiement de l’armée et de l’action diplomatique de l’Algérie à l’étranger. Des candidats introuvables Aussi, la proximité des deux audiences présidentielles laisse supposer que Bouteflika est déterminé, même diminué, à parachever sa feuille de route.

LG Algérie

Une feuille de route qui pourrait même le mener à prolonger son mandat de deux ans comme le susurrent des sources au courant des bruissements du sérail. Une éventualité à ne pas écarter surtout que le projet de révision de la constitution lui offre l’opportunité de placer un homme de confiance à la vice-présidence pour régler sa succession en douce et épargner à sa famille et proche d’éventuels soucis.

Il ya en effet des signes qui ne trompe pas quant à la volonté du Président de rallonger sa vie à la présidence aussi longtemps que sa santé le lui permettrait. Ceci est d’autant plus plausible que les candidats à la présidentielle d’avril ne se bousculent pas au portillon. A sept mois du scrutin, mis à part Benbitour et Touati aucun parmi les poulains du régime ne s’est mis en ordre de bataille. Un signe peut être qu’il n y aura tout simplement pas de bataille et que Bouteflika va succéder à lui-même grâce à son artifice constitutionnel. Mais d’ici là, beaucoup de choses pourraient changer dans un sens comme dans un autre.

Hamid Merakchi