La concession des terres agricoles du domaine privé de l’Etat est entrée dans sa phase d’application, et les services concernés s’attellent à étudier les dossiers des agriculteurs.
L’appréhension de ces derniers s’est, semble-t-il, dissipée après les assurances de la tutelle quant à la fiabilité des nouvelles mesures, en témoigne le nombre important de dossiers déposés depuis le début de l’opération
Le ministre de l’Agriculture avance le chiffre de » 140 000 dossiers » reçus par ses services. Rachid Benaïssa, qui s’est réuni, jeudi dernier à huis clos avec les membres de la Commission de l’agriculture, de la pêche et de l’Environnement de l’Assemblée populaire nationale, s’est montré optimiste à propos de l’aboutissement de l’opération dans les meilleurs délais.
Il annonce ainsi que « 1000 dossiers sont traités par jour ». Cela montre l’adhésion des exploitants qui, il faut le rappeler, avaient critiqué la nouvelle orientation du gouvernement avant de l’accepter.
D’aucuns estiment que les pouvoirs publics se sont montrés passifs vu les ravages causés aux superficies agricoles qui se rétrécissent d’année en année. La réponse du gouvernement fut donc l’annulation de la disposition de la jouissance de 99 ans et son remplacement par la concession pour une durée de 40 ans renouvelable.
Celle-ci vient protéger les terres agricoles des prédations quand on sait justement que le détournement des terres agricoles de leur vocation initiale est devenue monnaie courante chez nous.
Des centaines d’hectares sont, en effet, envahis par le béton, réduisant ainsi les capacités de production et renforçant par là l’importation et la dépendance dans le domaine alimentaire. L’Algérie reste un des plus grands importateurs de produits alimentaires et l’autosuffisance, comme ne cessent de l’affirmer les spécialistes, n’est pas pour demain.
Il est donc urgent de mettre des garde-fous pour que les terres agricoles du domaine privé de l’Etat, qui occupent une superficie de 2,8 millions d’hectares, soit 35% de la surface agricole utile, ne subissent pas le sort des milliers d’hectares détournés.
A présent, les « choses avancent très bien. Le dispositif est en place, y compris l’étape du ministère des Finances à travers les directions des domaines. Je pense que les premiers actes de concession seront remis très prochainement à leurs bénéficiaires », a déclaré Benaïssa, qui a bataillé fort pour que le dossier de la concession aboutisse aujourd’hui. Reste le suivi sur le terrain qui est aussi un élément à ne pas négliger pour que réellement les terres agricoles aillent aux vrais exploitants.
Le ministère de l’Agriculture, qui fait appel aux jeunes diplômés pour investir en leur accordant une priorité à l’accès aux exploitations, entend moderniser le mode de fonctionnement, car il est vrai que le développement de l’agriculture doit impérativement obéir aux règles et aux techniques nouvelles reposant sur des compétences nationales.
Abdelghani M.