Du déjà vu. Alger a été en partie paralysée hier matin par les premières pluies d’automne. Bouchons, routes inondées et avaloirs bouchés. Cette situation a engendré des retards sur les lieux de travail.
Les premières pluies, pourtant très attendues depuis la semaine dernière, ont causé d’énormes dégâts, notamment sur les voies routières. En plus des accidents de la circulation qui ont, par ailleurs, provoqué au moins 25 morts et plus de 300 blessés durant les deux journées pluvieuses de l’Aïd el-Adha, ces averses ont complètement inondé les routes et ont remis en cause l’acte d’anticiper sur la gestion des catastrophes.
Alger, la capitale, n’a pas échappé aux dégâts de la tempête d’hier matin qui s’est abattue dans les agglomérations, comme dans ses principaux axes, comme la route Moutonnière ou encore les zones industrielles où nous avons eu à constater de visu l’impact des eaux. Ainsi, des automobilistes venant de l’Est algérien ont dû passer quatre heures pour rentrer dans le centre-ville d’Alger alors que la sortie-est quasiment impraticable à cause d’énormes flaques d’eau qui se sont formées sur les deux côtés du périphérique.
Depuis Boudouaou, en passant par Réghaïa, jusqu’à Dar El-Beïda et Bab-Ezzouar, des camions poids lourds ont tout simplement observé une halte de plusieurs heures avant de faire demi-tour. Des ambulances ont traîné le long de ce parcours avant qu’elles soient bloquées à hauteur d’El-Hamma où une gigantesque flaque d’eau a inondé toute la chaussée.
À la sortie d’Alger-Centre, les policiers ont dû faire une gymnastique pour fluidifier la circulation alors que les éléments de la Protection civile ont déployé tous les moyens afin de parer aux catastrophes.
Pourtant, les services compétents des APC et des daïras ont eu tout le temps pour se préparer à toute éventualité. Fort malheureusement, ce n’est pas le cas. Le nettoyage de la voie publique et égouts bouchés par toutes sortes de détritus n’ont pas inquiété les autorités, aux abonnés absents. Du coup, le commun des mortels s’interroge de quoi sera fait l’hiver prochain dans nos villes et dans notre capitale.
Pourtant, l’hiver rigoureux de l’année précédente a interpellé toutes les consciences, mais pas celle des élus affairés à préparer les prochaines élections locales du 29 novembre.
Fort heureusement, les écoles étaient fermées. Autrement dit, on assisterait à un scénario catastrophe. Aussi, aujourd’hui, il est clair que certains gestionnaires des catastrophes ignorent totalement le contenu des bulletins météo spéciaux (BMS). Car, quand on voit le décor infernal à l’entrée d’une capitale, il est à se demander sur l’impact et les conséquences d’une telle catastrophe sur l’économie nationale.
Cela va sans dire que cette situation n’est pas propre à Alger. Aujourd’hui, toutes nos villes sont submergées par les eaux, les trémies construites à coup de milliards inondées et les autoroutes défigurées par les flaques aussi dangereuses que mortelles. Car, à force d’évoquer les grands projets de la capitale et d’autres grandes villes d’Algérie, on se demande alors pourquoi on n’arrive pas à gérer une chute de pluie aussi banale. Il est également à se demander s’il existe des plans d’urbanisme et s’ils sont respectés par la collectivité.
Lorsqu’on construit des universités à côté d’une autoroute et des infrastructures aussi rapprochées l’une de l’autre alors que l’on parle de décentralisation, on n’a pas le droit de s’étonner des bouchons ou des saturations des voies de circulation automobile. Et ce n’est pas le nettoyage des avaloirs par des agents communaux dépourvus de moyens modernes qui évitera les inondations.
Il s’agit de mettre en place un plan en vue de réhabiliter la capitale et nos villes menacées par une gestion approximative de ses responsables et de ses élus beaucoup plus préoccupés par leur carrière.
F B