Les premières heures des Verts à Bangui Privés de leurs bagages et d’eau potable, mais tout va bien

Les premières heures des Verts à Bangui Privés de leurs bagages et d’eau potable, mais tout va bien

Le visage souriant, complètement décontractés, les camarades de Belhadj ont vite quitté l’aéroport. Les responsables de l’ambassade d’Algérie à Brazzaville ont tout fait pour faciliter la tâche à la délégation algérienne.

…Les fiches remplies, les formalités administratives aussi, ils ont évité aux Verts de passer par la PAF et d’attendre comme c’était le cas dans les autres aéroports. Ils ne sont restés que cinq minutes dans le salon d’honneur.

Ils sont sortis par le salon d’honneur «Draâ»

Avant que l’avion n’atterrisse, les responsables de la Fédération centrafricaine ainsi que la police nationale avaient tout préparé pour que les joueurs sortent avec les autres passagers. Le consul d’Algérie au Congo a catégoriquement refusé cette option, il a exigé à ce que les joueurs passent par le salon d’honneur. Bornés, les responsables banguissois ont dit non.

«Nous avons des instructions. Vous allez sortir comme tout le monde par la porte principale. Le salon d’honneur, c’est pour les ambassadeurs et les présidents seulement…», disait leur chef. Plus borné, le consul a décidé d’appeler ses supérieurs ainsi que le président de la FCAF pour s’expliquer. Finalement et après l’arrivée du président, il a été décidé de faire sortir les joueurs par le salon d’honneur, comme le voulait les Algériens.

Zefzef : «On sortira par la porte de derrière s’ils le veulent. Pourvu qu’on quitte l’aéroport»

Djahid Zefzef, à la suite à ce petit incident, ne comprenait pas pourquoi la sécurité avait agi ainsi. Dégoûté, il nous dira que sortir par le salon d’honneur ou par la porte de derrière, c’est pareil. «Je ne veux pas sortir par leur salon d’honneur. Les joueurs ont un entraînement maintenant, il faut qu’ils quittent ses lieux vite, c’est le plus important pour moi.»

«Même sans escorte, on partira seuls, on connaît la route»

Nous avons ensuite dit à Zefzef que le nombre de policiers était très insuffisant pour assurer la sécurité de nos joueurs, surtout que le bus allait passer par l’un des quartiers les plus populaires de Bangui. Zefzef, très habitué à l’Afrique et ses malheurs, nous a dit : «Et alors, même s’ils nous laissent seuls, on partira à l’hôtel sans escorte, on connaît la route et on n’a pas peur.»

Arrivés à l’aéroport, mais sans les bagages

Les joueurs ont quitté l’aéroport à 18h. Vingt minutes plus tard, ils sont arrivés à l’hôtel et sont montés dans leurs chambres, pour s’habiller et s’entraîner. Surprise, les bagages n’étaient pas encore arrivés. Certains d’entre eux, comme Mbolhi, avaient pris une tenue dans leur petit sac.

D’autres par contre étaient obligés de mettre n’importe quoi pour prendre part à la séance de décrassage. Abdoun par exemple s’es entraîné avec les mêmes baskets qu’il avait à l’aéroport. La séance était prévue dans le stade annexe du complexe d’Oubangui.

Mais parce que les ballons et le matériel et les tenues étaient toujours à l’aéroport, Abdelhak Benchikha a décidé de programmer une petite séance de décrassage dans la petite piscine de l’hôtel. Quelques tours de «piscine» des échauffements, des étirements et c’est fini. A cause des bagages, les Verts ont raté la première séance d’entraînement.

Les joueurs décontractés et imperturbables

Malgré ces petits problèmes qu’ont rencontrés les joueurs, ils étaient loin d’être perturbés. Concentrés durant la séance et décontractés après, ils donnaient l’air d’être à 100% dans leur sujet. Ils savaient avant de venir ce qui les attendait. Benchikha aussi les a bien préparés psychologiquement pour cette rencontre et ce qui l’entoure.

Ce qui était bien à voir, c’était la réaction d’un joueur comme Lacen sur qui on avait dit beaucoup de choses. Mehdi était le plus souriant et le plus décontracté. Comme s’il était heureux d’être là et de vivre cette expérience avec les Verts. Même cas pour Medjani, Bellaïd et les autres. Les Verts vont bien, ils seront prêts le jour du match.

Ils ont fermé le magasin et laissé les joueurs assoiffés

Après avoir pris leur douche, les joueurs ont aussitôt rejoint le restaurant pour dîner. Farid le cuisinier leur avait préparé un buffet très varié. Ils ont d’ailleurs tout mangé. Une fois dans leurs chambres et à cause de la chaleur, les joueurs devaient boire beaucoup d’eau.

Surprise, le personnel de l’hôtel avait quitté l’établissement en emportant avec lui la clef du magasin où étaient stockées l’eau et la nourriture. Nous avons demandé à un responsable les raisons, il nous a répondu qu’ils avaient réclamé de l’argent aux Algériens en contrepartie de leurs services. Ils sont payés par l’hôtel, mais ils en veulent plus.

On ne savait pas qu’ils étaient capables de faire ça. Nous laisser sans eau et sans provisions, heureusement que les joueurs avaient emporté avec eux dans les chambres des sandwichs et des jus, dira-t-il stupéfait. Farid le cuisinier était aussi hors de lui, surtout que le lendemain, il devait se lever à 6h du matin pour préparer le petit- déjeuner des joueurs. Lui aussi, on lui a posé la question : «Demain matin, si je trouve la porte fermée, je la force, je n’ai pas le choix, les joueurs doivent prendre leur petit-déjeuner quelles que soient les conséquences», dira-t-il sérieusement.

Même l’internet ne marchait plus à l’arrivée des Verts

L’autre cas inhabituel dans cet hôtel, c’est l’internet. En effet, jusqu’à l’arrivée de l’équipe algérienne, ça marchait à merveille. Mais hier, il n’y avait pas de réseau wifi. Même le cybercafé de l’hôtel était fermé. On ne sait pas si cela est fait exprès, mais ce que nous savons, par contre, c’est qu’avant ça marchait.

Raouraoua confiant

Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, ne voulait pas polémiquer sur ces choses-là. Au contraire, il a montré un visage serein et très confiant. Pour lui, ces choses sont courantes en Afrique. Ce qui le préoccupe, c’est le match, et les trois points de la victoire.

Couvre-feu à 22h

Comme ce fut le cas en Algérie, Abdelhak Benchikha a demandé aux joueurs de monter dans leurs chambres pour se reposer. Il a aussi ordonné à ce que les lumières soient éteintes à 22h. Nous sommes restés là-bas jusqu’à 23h et aucun joueur n’a été vu dans le hall de l’hôtel.