Jusqu’au bout !
Les praticiens de la santé publique sont décidés à poursuivre leur mouvement de grève illimitée jusqu’à la satisfaction pleine et entière de leurs revendications.
C’est ce qu’a déclaré, hier, le docteur Lyès Merabet, porte-parole du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), lors d’une conférence de presse à Alger, et à laquelle ont pris part des représentants du Syndicat des praticiens spécialistes.
Le Dr Merabet a d’abord exprimé sa satisfaction quant à l’engagement des praticiens de la santé, mais il s’est dit «déçu» par l’attitude du ministère de la Santé qui «n’a affiché aucune réaction ni volonté de sortir de la situation de marasme dans laquelle exercent les praticiens de la santé publique». De ce fait, le SNPSP s’est dit décidé à poursuivre le mouvement de grève jusqu’à l’aboutissement de ses revendications.
Les raisons de la colère des praticiens sont résumées dans le statut particulier et le régime indemnitaire qui seraient sur le point d’être promulgués sans l’avis des concernés.
Le partenaire social ne comprend pas pourquoi il a été écarté dans la confection de la mouture présentée au gouvernement. «Ce statut, dont nous ignorons tout, a été remis au gouvernement sans le consentement du partenaire social.»
Le docteur Merabet estime que le ministère transgresse ses propres engagements. «Nous travaillons sur le projet de statut particulier depuis l’été 2004», a-t-il rappelé. S’agissant du régime indemnitaire, l’orateur a indiqué que «le ministère refuse l’idée d’une commission mixte pour définir le nouveau régime indemnitaire».
Le conférencier a évoqué des pressions contre les cadres syndicaux. «Nous avons relevé des cas d’entrave à l’activité syndicale, que ce soit à Alger, Laghouat ou ailleurs. Des cadres syndicaux sont l’objet de mesures disciplinaires arbitraires. Ils sont mutés ou gênés dans leurs activités parce qu’ils appartiennent à un syndicat autonome», a indiqué le porte-parole du SNPSP.
De sont côté, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Dr Yousfi, a confirmé le maintien du mot d’ordre de grève illimitée des praticiens spécialistes à partir de demain et a souligné que «le secteur de la santé est bafoué depuis plusieurs années par les pouvoirs publics».
Notre interlocuteur a affirmé que «cette conférence commune a pour but de tirer encore une fois la sonnette d’alarme concernant l’état de délaissement du secteur de la santé, et particulièrement la santé publique». Le Dr Yousfi donne l’exemple de la loi, datant de 1985, qui gère à ce jour le secteur de la santé. Selon lui, «tous les secteurs ont évolué, à part celui de la santé, ce qui est vraiment désolant».
Pour M. Yousfi, «ce mépris de la part de la tutelle pousse les cadres de la santé publique ainsi que les spécialistes à fuir l’Algérie, et c’est le citoyen algérien qui est ainsi privé de ces compétences». Concernant les appréhensions du citoyen visà- vis du vaccin contre la grippe porcine, le Dr Yousfi incombe la responsabilité au ministère de la Santé. «Cette situation a été créée par une mauvaise gestion de la campagne médiatique par la tutelle».
Le spécialiste incite néanmoins le citoyen algérien à aller se faire vacciner. «Tout vaccin a des effets secondaires, mais ce n’est pas une raison pour bouder le vaccin contre la grippe porcine», a-t-il conclu.
Mohammed Zerrouki