Statu quo, telle est la situation des praticiens de la santé publique.
En dépit de leur rencontre avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Saïd Barkat, le 22 juillet dernier, les représentants des praticiens de la santé se disent déçus.
«Concernant le statut particulier, le ministre nous a informés qu’il est en voie de finalisation. Quant au régime indemnitaire, celui-ci dépend du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, selon M.Barkat. Voilà avec quoi on est sorti de notre entrevue avec le ministre en charge du secteur», affirme le secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), Lyès Mérabet, dans une déclaration qu’il a faite hier à L’Expression.
Ces «réponses évasives» de la tutelle risquent de pousser les praticiens de la santé à revenir à la charge juste après l’Aïd, soit la dernière semaine du mois de septembre prochain.
C’est ce que laisse entendre notre interlocuteur. «Juste après le mois de Ramadhan, on va décider d’actions plus radicales puisque notre situation demeure toujours inchangée. Il est prévu des actions de protestation sous différentes formes: grèves périodiques et même des grèves ouvertes», précise-t-il.
D’ailleurs, «un conseil national du Snpsp sera tenu à la première semaine du mois d’octobre», a indiqué M.Mérabet.
Selon le secrétaire national du Snpsp, «le secteur de la santé est en pleine mutation. Il connaît de profondes réformes avec l’entrée en vigueur de la nouvelle carte sanitaire, à savoir la réorganisation administrative du secteur public de la santé et ce, depuis janvier 2008».
Et de poursuivre: «Malheureusement, l’élément essentiel, en l’occurrence le personnel médical et paramédical, autour duquel est garantie la réussite de cette réforme, ces personnels restent, à ce jour, sans statut ni régime indemnitaire».
Le représentant de ce syndicat regroupant les généralistes, les pharmaciens et chirurgiens-dentistes, déplore les conditions socioprofessionnelles du praticien de la santé, remettant sur la table ses revendications pour un statut particulier et une grille des salaires qui améliorerait la situation des praticiens de la santé publique.
Le syndicaliste craint de voir la mouture de statut particulier, proposée par les praticiens de la santé, carrément ignorée. A ce titre, notre interlocuteur met en garde: «A moins qu’ ils nous proposent la mouture qui nous convienne le mieux. Sinon ce sera le retour à la case départ».
M.Mérabet précise: «Les praticiens de la santé publique sont aujourd’hui payés sur la base de la nouvelle grille des salaires mais avec un régime indemnitaire calculé sur le salaire de base de l’ancienne grille des salaires et sans statut particulier. Et ce, sans la moindre explication de la part de la tutelle».
D’autres problèmes ont été évoqués par ce médecin syndicaliste, entre autres, «le recrutement des chirurgiens-dentistes dans le cadre du préemploi, avec un salaire de 7000 à 8000 DA et un contrat de deux ans non renouvelable».
Il a, par ailleurs, évoqué le cas des praticiens occupant des postes supérieurs et de responsabilité qui ne perçoivent toujours pas leur nouveau salaire à cause d’une erreur non rectifiée depuis déjà une année.
Lynda BEDAR