Les praticiens de la santé publique renouent avec les actions du terrain. Ils comptent organiser, aujourd’hui, un rassemblement devant la présidence de la République à Alger.
Et ce n’est pas fini, d’autres mouvements similaires sont prévus à Oran, Constantine, Ouargla et Annaba.
C’est ce que nous a indiqué, hier, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), Mohamed Yousfi.
Ce n’est pas la peine de chercher trop sur les motifs qui ont poussé ces professionnels de la santé à se révolter une nouvelle fois. Ceux-ci résident en la volte-face des pouvoirs publics concernant l’ouverture du dialogue entamé lors de la première rencontre de la conciliation.
Il faut souligner ici, qu’après la première réunion ayant regroupé les parties protagonistes, notamment le ministre de la Santé en la présence des représentants de la Fonction publique et du ministère des Finances qui s’est terminée en queue de poisson, aucune autre rencontre n’a été prévue, laissant le doute planer de nouveau sur le sort qui sera réservé à ce bras de fer.
Ce revirement de dernière minute n’a pas été sans susciter la grogne des praticiens estimant que les pouvoirs publics sont dépourvus de toute bonne volonté afin de mettre fin à une situation qui n’a que trop duré.
Il convient de souligner à titre de rappel, dans ce sillage, que le mouvement de protestation l’Intersyndicale de la santé a été entamé le 12 décembre pour le Snpsp et le 4 janvier pour le Syndicat national des praticiens spécialistes (Snpssp).
Et depuis, une foultitude d’actions, sit-in, rassemblements pour ne citer que celleslà, ont été initiées par les syndicalistes sans pour autant arriver à trouver un quelconque compromis avec le ministère de la Santé qui aurait permis d’en finir définitivement avec ce litige.
Or, c’est le contraire qui est arrivé, du moins jusque-là. Exception faite du rassemblement, dernièrement, devant le ministre de la Santé, toutes les autres manifestations du terrain ont été, tout simplement réprimées par les forces de l’ordre.
Les praticiens dénoncent la sourde oreille de la tutelle quant à la prise en charge de leurs revendications. S’agissant maintenant de la plate-forme de revendications de deux syndicats, celle-ci s’articule sur la promulgation du statut de praticien selon la formule et la mouture négociées avec le ministère.
Sur cette question, ces derniers estiment que le département de Saïd Barkat n’en fait qu’à «sa tête» en présentant un statut qui ne répond point aux attentes et aspirations des praticiens. Ces professionnels de la santé publique réclament, également, la mise en place d’une commission mixte pour le dossier de régime indemnitaire.
D’autres revendications aussi importantes les unes que les autres à l’image, de l’application du décret N° 09-244 du 22 juillet 2009 déterminant l’aménagement et la répartition des horaires de travail à l’intérieur de la semaine dans le secteur de la Fonction publique, l’élargissement au profit du praticien généraliste du droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction à l’instar des autres corps.
Pour faire aboutir ces doléances et faire entendre leur voix, les praticiens ont «frappé à toutes les portes» : la commission santé de l’APN (l’Assemblée populaire nationale), les partis politiques (FLN, MSP, PT, RCD…), le Premier ministre et même le président de la République en sa qualité de premier magistrat de pays ont été interpellés.
Sauf que toutes ces sollicitations sont restées lettre morte, du moins jusque-là. Raison pour laquelle, la braise, qu’il faut le dire, n’a jamais été éteinte, s’enflamme… de nouveau. Et cette fois-ci, ça sera du côté du Palais d’El Mouradia où un méga rassemblement est prévu aujourd’hui.
Amokrane Hamiche