L’Intersyndicale de la santé poursuit son mouvement de protestation entamé depuis plus d’un mois.
La tension n’a pas baissé d’un cran. Et ce n’est assurément pas la rencontre de lundi dernier, du ministère de la Santé avec le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) qui baissera le ton.
Au contraire : la grève est toujours effective. La mobilisation va crescendo. Et pour preuve : un méga rassemblement est prévu pour aujourd’hui devant le ministère de la Santé. D’autres actions de même type sont prévues simultanément à Oran, Annaba, Constantine et Ouargla. Il faut souligner ici, que le SNMGSP a annoncé, dans un communiqué rendu public, la prise en charge par le département de Saïd Barkat des principales revendications des praticiens.
En termes plus clairs, le syndicat a fait savoir que le ministère s’est engagé à prendre en considération les propositions des partenaires sociaux concernant le statut particulier et la mise en place d’une commission mixte devant travailler sur le régime indemnitaire. Cependant, ces décisions ne sont pas pour convaincre le président du Syndicat nationale des praticiens de la santé publique (SNPSP) Lyes Merabet.
Contacté, hier pas nos soins, celui-ci indiquera que cette manière d’agir prônée tambour battant par le ministère est tout bonnement «dégradante» et «irresponsable ». Notre interlocuteur croit dur comme fer qu’il s’agit d’une forme de manipulation. Son objectif n’est autre que de semer le «doute» mais aussi la «zizanie» et la «confusion» parmi les praticiens.
Le président du SNPSP soutient que leurs revendications sont purement socioprofessionnelles et n’ont rien, de ce fait, de «politique» comme veulent le faire croire certains cercles.
Une occasion pour lui de répondre, une nouvelle, fois au Premier ministre qui a qualifié récemment la grève de la santé de manipulée. Pour ce qui est des revendications des grévistes, celles-ci s’articulent, entre autres sur l’impérieuse nécessité de mettre en place une commission mixte.
Cette dernière aura pour mission de prendre en charge le dossier relatif au régime indemnitaire. Sur ce point, notre interlocuteur a tenu à préciser que les responsables du secteur n’ont pas tenu leurs promesses faites lors de la dernière rencontre de réconciliation qui a regroupé les deux parties.
Mieux encore, «l’on ne cesse d’assister, depuis, à un double langage de la tutelle concernant ce point», indiquera Lyes Merabet, non sans poursuivre que cette attitude vise le pourrissement. L’intersyndicale de la santé réclame, aussi, la promulgation du statut particulier selon la mouture négociée avec les partenaires sociaux.
Autrement dit, les syndicalistes veulent un statut digne d’un praticien de la santé publique. Afin de faire aboutir leurs revendications, les praticiens, dira-t-il, sont plus que jamais déterminés a aller jusqu’au bout de leur action.
Il convient de souligner, a titre de rappel que le Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) est en grève depuis le 21 décembre dernier et depuis le 4 janvier pour le Syndicats national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP).
Des rassemblements ont été organisés par le passé, par les praticiens mais souvent réprimés par les forces de l’ordre. Les exemples sont légion : mercredi dernier un rassemblement des praticiens était prévu au niveau de l’Hôpital Mustapha Pacha pour prendre la direction de la présidence de la République… Sans succès.
Pis encore, l’enceinte hospitalière était le théâtre de quelques affrontements entre les policiers et les blouses blanches. Check-up : plusieurs blessés parmi les manifestants. Et même des… arrestations !
Amokrane Hamiche