La politique touristique patauge comme à l’accoutumée, son salut doit être engagé in extremis pour lui insuffler un dynamisme tant attendu tel un sursaut salvateur qui tarde à venir.
La saison estivale a été bel et bien inaugurée, seulement, les contours d’une dynamique estivale qui se trame durant cette saison semble dépourvue de sa matrice, à savoir l’aspect touristique censé être l’ossature incontournable de cette saison qui se profile à l’horizon comme un ratage, voire un échec recommencé.
La politique touristique patauge comme à l’accoutumée, son salut doit être engagé in extremis pour lui insuffler un dynamisme tant attendu tel un sursaut salvateur qui tarde à venir en aide à ce segment vital et stratégique pour le pays qui recèle un potentiel naturel en mesure de se substituer à la rente pétrolière, d’autant plus que ce secteur est interconnecté avec d’autres segments susceptibles d’enclencher un véritable processus de développement durable et sûr.
Les familles algériennes se préparent avec impatience à passer des vacances en caressant le soleil d’un été au ciel azuré près de la mer qui dégage un air balsamique. Seulement, cet engouement est manifesté pour d’autres destinations prisées au lieu que cela se fasse pour notre grande bleue qui se voit délaissée à cause de la mauvaise gestion qui caractérise nos responsables dans le domaine du tourisme.
Selon les dires du président du Snav, Bachir Djeribi, la destination que les Algériens préfèrent pour passer leurs vacances d’été «c’est la Tunisie, parce que c’est la moins chère et elle permet aux Algériens de voyager avec leurs propres véhicules.
La Grèce est aussi très demandée. Les réservations sont complètes jusqu’à fin juillet», a précisé le président du syndicat national des agences de voyages (Snav).
La réponse est plus que jamais claire et limpide, ce qui renseigne sur l’état agonisant de notre tourisme qui se débat dans une ambiance le moins que l’on puisse dire, kafkaïenne. Le secteur du tourisme n’a jamais été aussi malmené comme il l’est cette fois. La crise pétrolière avec ses conséquences financières néfastes n’a pas ébranlé les responsables du secteur pour agir en urgence et faire sortir le tourisme de sa léthargie, voire de son état comateux.
Au lieu de faire dans le volontarisme qui ressemble à un exercice sans finalité précise, notre tourisme doit retrouver tout son éclat pour qu’il puisse rivaliser avec les pays voisins et pourquoi pas se hisser au rang du tourisme ayant une envergure internationale.
Le tourisme domestique est le parent pauvre de tous les segments qui constituent l’économie des ser>vices, et pour le rétablir et le mettre en oeuvre, il faut que des assises nationales réellement conçues et étudiées soient lancées pour sauver le secteur qui se trouve en proie à des pratiques qui font que le tourisme est assimilé à quelque chose comme une piètre affaire qui ne mérite pas qu’on lui prête une attention particulière. Les experts du tourisme assurent que 300 agences de voyages sur les 2 000 recensées font dans le domestique et le réceptif et avec beaucoup de difficultés. Selon le président du Snav, Bachir Djeribi «ces dernières, sont les moins loties en termes de moyens. Mais elles font un effort.
On exige de nos agences de faire dans l’interne et dans le réceptif, mais l’Algérie est une destination qui coûte cher pour le touriste étranger ou algérien. Dans la politique de la tutelle, il n’y a pas de barème qui permette à l’agence de répondre à cette exigence», a-t-il noté.
On ne peut pas plaider pour un tourisme concurrent et qui respecte les standards universels, alors que la prestation touristique version hôtelière est très coûteuse et loin de répondre aux critères d’une prestation hautement qualitative.
Le tourisme domestique ne signifie pas qu’il faut faire dans la précipitation et le confondre avec le folklore, il est le miroir qui exprime le niveau de la maîtrise en rapport avec la prestation touristique propre.
Les destinations étrangères resteront le produit principal des agences, précisent les experts dans le domaine du tourisme, c’est ce que déclare le président de la Snav qui souligne que «tant que les tarifs hôteliers seront les mêmes du 1er janvier au 12 décembre, tant que les collectivités locales et le secteur du transport négligeront le tourisme interne et tant que les pouvoirs publics ne traceront pas une politique claire et stratégique», en ajoutant que «comme nos agences de voyage sont obligées, à cause de cela, de réserver à la dernière minute, cela ne les met pas en position de force pour négocier avec leurs partenaires. Résultat: elles ne profitent pas des réductions et payent en plein tarif et cash», a-t-il mentionné.
Dans le même sillage, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire Nouredine Bedoui est revenu sur cette question lancinante en rapport avec la saison estivale et l’approche touristique qu’il faut développer pour assurer un été sans ratage ni échec. Dans ce sens, Nouredine Bedoui vient d’installer la semaine dernière trois commissions nationales chargées notamment de la préparation et du suivi de la saison estivale 2017, c’est ce qui ressort du communiqué diffusé à cet effet.
Dans le communiqué, la question de la préparation de la saison estivale est amplement soulevée, la démarche est soutenue par des mesures qui viennent pour donner de la vitalité à cette saison estivale. Pour ce faire, le ministre de l’Intérieur qui est aussi responsable de l’Aménagement du territoire pour la première fois, indique qu’ «Il s’agit de la Commission nationale chargée de la préparation et du suivi de la saison estivale, de la Commission nationale chargée du suivi de l’approvisionnement en énergie électrique et d’alimentation en eau potable et de la Commission nationale chargée de la relance des activités sportives et culturelles durant la saison estivale», a-t-il annoncé.
La situation du tourisme national est déplorable, elle nécessite un plan de sauvetage d’urgence pour sauver ce qui reste comme potentiel qui pourrait se poser comme fer de lance pour un tourisme basé sur la création des structures dignes de ce pays qui est l’Algérie. On ne peut pas se targuer via un discours pompeux et un verbiage infantile de dire que nous avons un tourisme sans que les sites balnéaires soient la quintessence de cette euphorie et autosuffisance mal placée.
Il est temps de repenser le secteur du tourisme, surtout que la disette est là, elle nous rappelle qu’il faut que l’on s’intéresse aux secteurs qui pourraient se substituer à la rente pétrolière.