Les postiers de nouveau en grève illimitée, Et ça repart…

Les postiers de nouveau en grève illimitée, Et ça repart…
les-postiers-de-nouveau-en-greve-illimitee-et-ca-repart.jpg

Les travailleurs de la Poste renouent avec la protesta. Lassés par les promesses non tenues de leur DG, Mohamed Laïd Mahloul, ils ont entamé une grève illimitée depuis hier à Alger, où une dizaine de bureaux de poste ont débrayé, alors qu’un sit-in improvisé regroupant une centaine de postiers a été tenu devant le siège de la Grande Poste.

À l’origine de cette énième montée au créneau, la non application de la plateforme de revendications des postiers et une gestion toujours aussi opaque du DG de l’entreprise. C’est en tout cas ce que nous a révélé une source d’Algérie Poste, qui a énuméré d’énièmes dépassements du premier responsable de cette entreprise publique.

«En plus de ne pas avoir tenu ses promesses, quant à l’application de tous nos revendications socioprofessionnels avalisées par le ministre de tutelle lors de son intervention le mois de janvier dernier, le DG continue de faire sa propre loi», a-t-il indiqué.

«Alors qu’il a annoncé à maintes reprises qu’AP est déficitaire, il continue de distribuer l’argent de la société à ses directeurs et a même annoncé un nouveau système de payement», ajoute-il.

LG Algérie

Par ailleurs, notre interlocuteur affirme que le mouvement de contestation des postiers n’en est qu’à son début et risque d’être encore plus virulent avec des grèves annoncées dès aujourd’hui dans plusieurs wilayas du pays.

Cette nouvelle démonstration de force, a-t-il encore assuré, en plus d’exiger l’application des revendications socioprofessionnelles des travailleurs, exige également le départ «inconditionnel » du DG. Le Syndicat national autonome des postiers, a, quant à lui, appelé les postiers à s’organiser en vue d’arracher leurs droits légitimes.

Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, ce syndicat indique que «depuis l’intervention du ministre à la Grande Poste, le 12 janvier dernier qui a avoué la légitimité de toutes les revendications portées par les travailleurs dans une action spontanée et convenues dans la convention collective (…) toutes ces promesses et après sept mois, n’ont pas été appliquées sur le terrain, et sont restées noir sur blanc», peut-on lire sur ce communiqué.

«La direction de l’entreprise a adopté la politique de procrastination en justifiant le retard accumulé par la commission mixte chargée de la révision de la convention collective et l’effet rétroactif par la nécessité de faire participer les travailleurs ce qui ne s’est jamais concrétisé», ajoute-on. «Mais on n’a jamais été concernés par ces débats en tant que travailleurs de l’entreprise.

La direction a encore une fois établi un contrat avec un bureau d’étude étranger pour préparer une nouvelle grille de salaire, après quoi elle s’est rétractée sans donner la moindre explication sur l’argent perdu dans cette action», indique la même source.

Ce syndicat autonome appelle également les travailleurs à ne pas sombrer dans l’anarchie pour crédibiliser leurs actions de protestation. «Pour défendre vos droits, il faut vous joindre au syndicat légal de l’entreprise qui a un dossier au sein du ministère du Travail, car le temps de l’anarchie est révolu. Ainsi, le Syndicat national autonome des postiers vous appelle à le rejoindre d’une manière officielle», a-t-on déclaré.

Et d’ajouter : «Il fallait mieux s’organiser dans un cadre syndical et réglementaire pour que personne ne nous accuse de vouloir semer la pagaille et enfreindre la loi permettant de créer un syndicat pour la défense des droits des travailleurs.» À cet effet, le syndicat annonce d’ores est déjà la création d’un conseil national provisoire qui regroupe 46 membres représentant la majorité des wilayas du pays.

Ce syndicat rappelle aussi les doléances des postiers, à savoir l’application de l’effet rétroactif des augmentations décidées en 2011 à compter de 2008, l’application de la nouvelle grille de salaire à partir du mois d’Août 2013, avec effet rétroactif à partir de janvier 2013 et l’amélioration immédiate et urgente des conditions de travail, en palliant le manque flagrant de la main d’oeuvre et la disponibilité des moyens de travail.

Parmi les doléances figurent également l’ouverture d’une enquête immédiate sur la gestion des oeuvres sociales et les ressources humaines, garantir la protection des postiers et une protection juridique absolue dans le cas d’une agression.

Enfin, le Syndicat national autonome des postiers lance un appel à la direction de l’entreprise, afin qu’elle ouvre la porte du dialogue avec le véritable partenaire social et le représentant légitime et unique des postiers.

Younes Guiz