Le général major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, animera aujourd’hui une conférence de presse à l’occasion d’une rencontre regroupant les 48 chefs de sûreté de wilaya, au cours de laquelle il ne manquera probablement pas de détailler sa stratégie de réformes engagée depuis son installation, en remplacement du défunt Ali Tounsi, à la tête de cette institution.
Cette rencontre est liée, annonce-t-on, au récent mouvement opéré par le DGSN dans le corps des chefs de sûreté de wilaya.
Le corps de la police algérienne, dont la modernisation a commencé déjà avec Ali Tounsi, connaît, avec le général-major Abdelghani Hamel, un début de mutation tendant à consolider ses relations avec le citoyen et à mûrir davantage la mission de cette institution.
C’est dans ce cadre, apprend-on d’une source sûre, que les différentes équipes d’intervention de la police algérienne ont été instruites pour éviter au maximum les interventions musclées et de ne les pratiquer que dans «les cas de stricte nécessité», privilégiant le dialogue et la sagesse à toute autre option.
Premiers à intervenir au même titre que la Gendarmerie nationale, selon la zone de compétence territoriale en cas d’émeutes par exemple, les policiers sont souvent confrontés à des situations qu’ils n’ont pas créées et condamnés à les gérer.
Cette source ajoute que par exemple, ce n’est pas la faute de la police ou de la Gendarmerie nationale si tel élu ou tel responsable n’a pas accordé une audience à des citoyens qui recourent, par la suite, à des émeutes, comme ils ne sont pas responsables de coupures de l’alimentation en énergie électrique causant la colère de populations.
Etre policier ou gendarme, aujourd’hui, c’est aussi déceler les causes de malaises gagnant de larges pans de la population.
Pour ce faire, une mutation dans le fonctionnement de la police et de la Gendarmerie nationale était devenue nécessaire à la lumière des nouvelles missions. Le général-major Abdelghani Hamel est considéré comme étant «l’homme indiqué»
pour cette mission, en ce qui concerne la police algérienne. C’est ainsi que ces forces de sécurité ont la latitude d’établir des rapports qu’ils adressent à leur tutelle chaque fois qu’il y a émeute ou situation de ce genre, contenant des informations qui seront décortiquées par les pouvoirs publics, selon cette source.
Si le nombre d’émeutes qui ont éclaté ici et là à travers le territoire national semblent être en augmentation, les émeutes évitées grâce à la notoriété et au côté psychologique de responsables de la Gendarmerie nationale et de police sont peut-être aussi nombreuses.
Cet aspect semble être pris en considération par le général-major Abdelghani Hamel dans le récent mouvement opéré dans le corps des chefs de sûreté de wilaya, ajoute cette source. C’est ainsi que lors de tentatives de suicide, prise d’otages et autres situations délicates, le recours à l’utilisation de la force ne peut être décidé qu’après épuisement de toutes les autres options, dont en premier celle du dialogue.
Des éléments ont ainsi été formés à l’étranger en psychologie pour servir dans les unités d’intervention, ajoute cette source.
M. A.