Le transport aérien a été fortement perturbé hier suite au mouvement de débrayage observé par les pilotes de la compagnie Air Algérie.
Des centaines de voyageurs étaient bloqués hier, sans préavis ni explication, dans les halls de l’aéroport international Houari- Boumediene. De longues files se sont formées au niveau des comptoirs d’enregistrement dont les écrans de téléaffichage n’indiquaient aucun horaire de vol. A l’origine de cette paralysie, le mouvement de protestation entamé par les pilotes de la compagnie Air Algérie. Sans préavis, les pilotes ont entamé leur mouvement de protestation en réponse à l’appel du Syndicat des pilotes de ligne algérien (SPLA). Alors que la direction de la compagnie Air Algérie ne parle que de retards et indique que 60% des vols ont été assurés à l’échelle nationale, les voyageurs rencontrés à l’aéroport affirment n’avoir rien compris. «On nous demande de patienter. Ils disent qu’aucun vol n’est annulé, mais la patience a des limites. On attend depuis des heures sans être informés. Ce qui est irritant c’est que les travailleurs n’ont pas lancé de préavis de grève», fulmine un voyageur. Quelques pilotes, interrogés sur le mouvement de protestation qu’ils observent, refusent de communiquer avec la presse et d’expliquer leurs revendications. «Nous n’avons rien à vos dire, les syndicats sont en réunion avec les responsables, nous attentons les résultats…», se contentent de répondre certains. D’autres, par contre, nous ont affirmé que la plate-forme comprend notamment le statut des pilotes au sein de la compagnie aérienne Air Algérie. Les grévistes demandent à ce que leurs salaires soient adaptés aux normes internationales. A l’échelle internationale, un pilote touche au minimum 12 000 EU, en Algérie les navigants sont rémunérés de 12 à 70 millions. Par ailleurs, le débrayage observé par les travailleurs ne se justifie pas seulement par des raisons salariales. Les pilotes estiment qu’ils ont «déconsidérés» par rapport à d’autres travailleurs de la compagnie. L’on parle également de l’immixtion de parties «extérieures» qui se mêlent des affaires de la compagnie Air Algérie. Les protestataires évoquent dans ce contexte plusieurs injonctions des pouvoirs publics et l’indiscipline du personnel navigant commercial (PNC). Ces derniers semblent vouloir, d’après certaines déclarations, renverser les règles et jouer les maîtres à bord au détriment des prérogatives des navigants. Il y a lieu de souligner que cette action intervient durant la période de l’après-fête de fin d’année. Plusieurs voyageurs venus passer les vacances d’hiver ou le réveillon se trouvent bloqués par cette action. Les tentatives de redressement entamées par le nouveau directeur de la compagnie seront testées encore une fois. Les pilotes grévistes s’attendent à des réponses à leurs revendications socioprofessionnelles et à des corrections de fond de certains questions qui, vraisemblablement, ternissent l’image de toute la compagnie. Par Yasmine Ayadi